Walter Boudreau : Omnivore et multitâche

Le 21 janvier, après le dévoilement de la programmation du Festival international Montréal/Nouvelles Musiques (MNM), Walter Boudreau a eu la surprise de découvrir que l’équipe de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) avait également planifié un hommage pour les 20 ans qu’il vient de passer à la tête de l’organisme. "Ça a été une surprise totale!" m’explique-t-il quelques jours plus tard.

Si la SMCQ, fondée en 1966, était déjà une institution importante à l’arrivée de son troisième directeur artistique (après Serge Garant et Gilles Tremblay), la liste des réalisations de Boudreau à ce titre depuis 1988 est impressionnante, et l’une des plus importantes est sans doute sa contribution à la mise sur pied du festival MNM. "On est en train de créer une grande convergence entre les organismes musicaux montréalais, de l’OSM au Conservatoire, en passant par le Suoni per il Popolo. On ratisse large, et je crois que cette ouverture d’esprit est assez apparente depuis 20 ans."

Du concert d’ouverture avec le quatuor de saxophones Quasar et le choeur Viva Voce jusqu’au concert final avec Les Jeunes Solistes de France, en passant par le vidéo-opéra An Index of Metals de Fausto Romitelli (que présente Codes d’Accès), il y en a vraiment pour tous les goûts. La SMCQ cristallise cette diversité en présentant durant le même concert Cage, Ligeti et Xenakis, mais aussi Alain Thibault et des musiques des groupes de rock progressif Yes, ELP et King Crimson arrangées par René Bosc et accompagnées de projections vidéo! Boudreau retrouvera aussi son vieux complice Raôul Duguay pour une interprétation "familiale" de In C de Terry Riley à l’église Saint-Jean-Baptiste, dimanche après-midi (entrée libre!). Retrouvez la liste complète des activités du Festival et des ensembles invités sur le site www.festivalmnm.ca.

Malgré ses nombreuses activités (qui l’amènent, avec la SMCQ, jusqu’en Chine ces derniers temps), Walter Boudreau trouve toujours le temps de composer, et l’on pourra entendre sa plus récente création… en allant au théâtre! En effet, il collabore avec la metteure en scène Lorraine Pintal pour une deuxième fois dans la production d’une pièce de Claude Gauvreau. Cette fois-ci, après L’Asile de la pureté (dont la musique remportait un Masque), c’est La Charge de l’orignal épormyable (10 mars au 4 avril, TNM). On ira certainement l’écouter avec plaisir.

À SURVEILLER

Côté "variété des programmes", l’ensemble La Nef n’est pas mal non plus, comme le prouve le concert Archets Boréals, que propose le directeur artistique Sylvain Bergeron. Les musiciennes Émilie Brûlé (violon baroque, vièle à archet), Martine Chiasson (nyckelharpa, violon traditionnel), Rachel Jones (violon baroque), Betsy MacMillan (viole de gambe) et Ellie Nimeroski (violon et alto baroques) y interpréteront des oeuvres originales et traditionnelles de l’Écosse, du Québec et de la Suède (d’où le nyckelharpa, un violon suédois à clavier). Le 21 février, à 20 h, à la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Info.: 514 790-1245.