Jake and the Leprechauns : Objet de fascination
Musique

Jake and the Leprechauns : Objet de fascination

Comparé à des formations parmi les plus respectées de la planète, le groupe sherbrookois Jake and the Leprechauns remonte sur la scène du Théâtre Granada. Un incontournable rendez-vous pour mélomanes.

Depuis la sortie de l’album A Long Dash (Followed by Ten Seconds of Silence) en novembre dernier, Jake and the Leprechauns s’est retrouvé au centre d’un immense jeu de comparaisons. Ceux qui se sont lancé la balle sont des critiques provenant d’Angleterre, de Hollande, des États-Unis… Plusieurs noms de groupes sont sortis de leur chapeau afin de décrire la musique de la formation sherbrookoise: Wilco, Fleet Foxes, Bon Iver… Est-ce que les nombreux comparatifs ont dérangé les troupes? "Pas vraiment, répond Charles-Antoine Gosselin. Le monde a besoin de repères pour se retrouver. Et il n’y a pas eu de comparaisons fâcheuses. C’est tout à notre honneur." Fin mélomane, Philippe Custeau ne peut qu’acquiescer: "Ça serait dérangeant si on se faisait tout le temps dire la même affaire, si on se sentait dans l’ombre de quelqu’un. Là, ça va dans plusieurs directions." Voilà qui est normal car la musique du groupe sort du cadre. "Instinctivement, on a pris des aspects de plusieurs styles qui nous intéressaient: les ambiances du progressif, les expérimentations musicales du folk, le son des années 70, les textes plus modernes…"

Ainsi, le noyau créateur de Jake and the Leprechauns est déjà enchanté par les retombées de son deuxième disque. "Quand on envoie un CD pour une critique en Angleterre, c’est comme se jeter dans la gueule du loup, explique Custeau. Tu es comparé avec tout le reste; pas avec les autres bands de Sherbrooke ou les autres productions indépendantes. Si la critique est positive, on peut penser avoir fait un bon travail."

Cette recherche de reconnaissance à l’extérieur du pays n’est pas innocente. Pour Gosselin, il s’agit d’un passage obligé: "On dirait que pour être accepté chez soi, on doit faire ses preuves ailleurs." Quoi qu’il arrive, il ne faut toutefois pas compter sur le groupe pour rouler à vive allure sur l’autoroute du show-business. "On n’a jamais visé un succès instantané, confie Custeau. Si notre "carrière" évolue tranquillement, par le bouche à oreille, ça nous convient. Faire des shows de plus en plus intéressants, devant un public grandissant, on n’en demande pas plus."

RETOUR AU BERCAIL

Le 27 février prochain, il s’agira d’un retour au Théâtre Granada pour Jake and the Leprechauns; en 2007, ils étaient plusieurs à découvrir le groupe en première partie de Patrick Watson. Que garde l’ami Jake de cette soirée? "Un mal de coeur, répond Custeau. On était nerveux. Sérieusement, ce fut une vitrine incroyable. On s’en fait encore régulièrement parler."

Selon Gosselin, l’évolution qu’a connue le groupe est considérable et se reflète dans le nouveau spectacle: "Le chemin parcouru entre les deux shows, moi, ça me fascine."