Karkwa : Comme le bon vin
Karkwa poursuit sur sa lancée avec un spectacle monté avec soin. Un kaléidoscope sonore où le rock devient polymorphe.
Les quatre Félix remportés lors du dernier Gala de l’ADISQ (auteur-compositeur, groupe, vidéoclip et album alternatif de l’année) auront offert une visibilité bien méritée au groupe Karkwa. Le volume du vent, son troisième disque après Les tremblements s’immobilisent et Le pensionnat des établis, a été primé à sa juste valeur et semble vouloir vivre encore pour un bon moment. Le chanteur et guitariste Louis-Jean Cormier n’est pas peu fier mais, au rythme où vont les choses, le groupe a à peine eu le temps de souffler avec sa tournée officielle qui, elle, est bel et bien enclenchée.
Deux autres réalisations se sont ajoutées à l’agenda de Louis-Jean Cormier au cours de la dernière année. À titre de réalisateur, après le premier disque de David Marin intitulé À côté d’la track, nous l’avons retrouvé aux côtés de Gilles Bélanger à la tête de la production Douze Hommes rapaillés, un disque-hommage au poète Gaston Miron. "C’était la première fois qu’on m’offrait un tel projet, précise-t-il. J’ai toujours redouté les hommages. J’appréhende ce que j’appelle le syndrome de la pizza: un fourre-tout avec n’importe quoi et n’importe qui. Ça, c’était ma plus grande peur. Quand Gilles m’a approché, j’ai été clair avec lui dès le départ: j’embarque si je peux créer ma bulle et je veux un résultat qui soit fluide. Il était sur le même buzz que moi, et ça a marché."
Le groupe a aussi répondu à l’invitation de participer à l’album-hommage à Félix Leclerc en interprétant la chanson Le Tour de l’île. Un grand classique qui ne semble pas avoir intimidé les musiciens outre mesure. "Le Tour de l’île, je pense que c’est l’une des plus grandes chansons de Félix. À cause du texte bien sûr, mais aussi de la mélodie qui, elle, est vraiment killer. Je te dirais qu’on est relativement naïfs et presque nonchalants lorsqu’on se lance dans une reprise. On ne se pose pas cent mille questions, on embarque dedans, c’est tout. Chacun d’entre nous a trouvé son rôle idéal au sein de ce groupe. Pour les nouvelles chansons, par exemple, ça va tout seul. Une idée s’exprime, elle passe de main en main, et tout se place. Avec le temps, j’ai l’impression que c’est moins exigeant et beaucoup plus agréable de faire de la musique."
À écouter si vous aimez /
Patrick Watson, Radiohead, Alexandre Désilets