Alexandre Désilets : À contre-jour
Musique

Alexandre Désilets : À contre-jour

Alexandre Désilets fait son entrée sur scène avec un spectacle échafaudé sur sa personnalité: lucide et sujet à l’évasion.

Sa voix est posée et, comme sa musique, elle suggère la confidence. Alexandre Désilets impose son propre rythme et recueille chaque question avec soin. Rien de prétentieux sous ses airs de jeune homme en contrôle de lui-même. Plutôt une forme de modestie qui cède la place à un esprit tranquille. Sous ses allures d’artiste rêveur se cache une personnalité ambitieuse et consciente de ses moyens, qui tente de saisir une part de ce qui l’entoure. Son premier disque, Escalader l’ivresse, témoigne déjà d’un talent particulier.

On sent que cette entreprise, dans laquelle il a été secondé par Jean Massicotte (Jean Leloup, Arthur H) à la réalisation, s’est avérée autant l’achèvement d’un travail inspiré qu’une réflexion entamée avec sérieux. "Avant, je m’éparpillais et j’allais dans tous les sens, avoue l’artiste. Disons qu’avec Jean, j’ai appris à converger vers un chemin plus clair. Lui et mon directeur artistique, Kevin Wolff, me demandaient ce que c’était, mon album, et ce que je voulais. J’étais incapable de répondre. C’est alors qu’ils m’ont suggéré d’aller chez moi et de préparer un texte ou un document qui pourrait résumer certains points. Cette proposition a suffi pour que je parte sur une dérape pendant un ou deux mois, pendant lesquels j’ai monté un scrapbook. Quand ils ont vu ça… C’était plus volumineux qu’ils pensaient. En fait, ils voulaient seulement un paragraphe. Je leur ai fait un montage qui ressemblait à de la poésie urbaine mélangée à quelque chose d’organique."

Ce recueil de photos monté avec soin témoigne de la relation que l’auteur cultive avec son travail. "Mon écriture, elle est contemporaine et elle possède une touche de modernisme. Je n’écris pas pour prouver quoi que ce soit. J’essaie seulement de trouver une façon d’écrire un texte que je ne serai pas gêné de chanter pendant cinq ans. Quand j’écris, je prends quelque chose de beau, je lui crisse une couple de claques et je l’enregistre assez hard pour que je me sente à l’aise et que je puisse l’assumer."

À écouter si vous aimez /
Jérôme Minière, Radiohead et Daniel Bélanger