Simple Plan : Dernier salut avant gestation

Le rendez-vous est pris pour 12 h dans un bar branché de la rue Ontario. Les gars ont un peu de retard. Un grincement de porte vient troubler la quiétude du lieu. Sébastien et Chuck sont là, les yeux encore pleins de sommeil. "On enregistrait Tout le monde en parle hier soir… on a fini un peu tard", lance Chuck d’emblée.

Le groupe donnera le dernier spectacle québécois de sa tournée à Bromont, avant quelques apparitions en Amérique du Sud et le grand repos créateur. Fatigués, les gars?

"Oui, un peu… mais on finit par ne plus y penser, explique le guitariste Sébastien en se frottant les yeux. Nous visitons des endroits formidables. Nous sommes allés à Tel-Aviv, à Dubaï, au Bahreïn, c’est une chance incroyable que nous avons et nous souhaitons en profiter au maximum. Le show demeure encore et toujours la partie le fun de la journée, peu importe où nous sommes. On ne se tanne pas de l’adrénaline qui accompagne ces performances."

Les gars de Simple Plan ont les deux pieds bien sur terre malgré le succès ahurissant qu’ils connaissent depuis 2002. Plus de sept millions d’albums vendus, un son qui a séduit la planète, on aurait le vertige pour bien moins que ça.

"Nous avons été chanceux. Notre progression s’est faite graduellement. Ça nous a permis de prendre les choses une à la fois, mentionne Chuck, batteur de la formation. La façon de gérer le succès dépend aussi beaucoup du genre de personne que tu es. Nous voulons rester accessibles, rester nous-mêmes, ce n’est pas plus compliqué que ça."

NOUVEAU SON, MÊME FOLIE

Avec son troisième album éponyme, la formation voulait explorer de nouvelles avenues artistiques. "Sans parler de rupture, je dirais qu’il s’agissait d’une grande évolution, précise Chuck. Nous voulions prendre des risques, faire les choses différemment. Les mélodies accrocheuses sont encore là, les harmonies vocales aussi. C’est la même essence, la même touche Simple Plan, mais avec une valeur ajoutée."

Ce désir d’exploration a donné vie à d’intéressantes collaborations avec Nate "Danja" Hills, un des réalisateurs du dernier album, ou même avec l’artiste hip-hop Flow Rida, avec qui le groupe a revampé le méga-succès Low en 2008.

"Nous avons plus d’audace, mais c’est surtout, je crois, une question de survie, analyse Chuck. Si tu n’avances pas ou que tu n’évolues pas, les gens se tannent. Nous voulons continuer d’avoir un impact sur l’univers musical. La plupart des grands artistes de ce monde se plaisent à brouiller les pistes en changeant leur son, nous ne sommes pas différents. Nous voulons prendre le public par surprise, c’est ce qui nous permet de garder notre pertinence et notre originalité."

Le groupe sera de retour à la maison fin mars pour accoucher d’un quatrième album. "On peut dire que ça va être bon et nouveau, voilà ce qu’il faut retenir, lance Sébastien en riant. On n’est pas le genre de groupe qui écrit en tournée, donc c’est difficile d’entrevoir ce que ça donnera une fois terminé. L’écriture n’est pas encore commencée, mais ça ne devrait pas tarder. On pense s’y mettre au retour du Brésil."

SIMPLE PLAN DERRIÈRE LEUCAN

Toujours actif auprès de la jeunesse par l’entremise de la Fondation Simple Plan, le groupe montréalais s’associe une fois de plus à Leucan dans le cadre du quatrième Défi ski 12 h Leucan. Le 14 mars, à Bromont, Simple Plan offrira le dernier concert en sol québécois de sa tournée internationale. Un événement en plein air, au pied des pentes du centre de ski, qui devrait réunir plus de 10 000 spectateurs. Tous les bénéfices seront versés à l’organisme dont la mission est de soutenir et d’accompagner les enfants atteints de cancer ainsi que leurs familles. "Il va falloir se réchauffer, attendez-vous donc à toute une ambiance ce soir-là", lance Sébastien Lefebvre, guitariste du groupe. En 2008, 696 participants ont amassé 167 000 $ pour Leucan dans le cadre du Défi. On attend cette année 1500 participants. Pour plus d’information, visitez le www.defiski.com ou www.leucan.qc.ca.