Torngat : Dream On
Musique

Torngat : Dream On

Torngat propose une suite surprenante à son précédent album, You Could Be. Une nouvelle issue pour ce trio inclassable.

Les trois musiciens sont retournés à la source. Ayant en mémoire leur toute première expérience en studio en 2001, alors que le trio s’était livré à des séances d’enregistrement en boucle et avec les moyens du bord, ils sont revenus à la base de ce qui avait constitué la sonorité de l’ensemble instrumental.

"Cette fois-ci, nous étions vraiment dans notre bulle", nous explique Mathieu Charbonneau, le principal claviériste et multi-instrumentiste de la formation. "Nous trois réunis, avec seulement un tape machine comme compagnon. On s’était préparés au mois de septembre dernier et c’est en octobre et novembre que tout s’est enregistré. Nous sommes revenus à notre première méthode d’enregistrement. On jouait sans interruption une pièce jusqu’à ce qu’elle se développe et se résolve d’elle-même. C’était live. Bien souvent on se retrouvait avec une séance vraiment géniale, la meilleure des prises que tu puisses imaginer. Tout ça pour se rendre compte qu’on avait oublié de changer la bobine…"

Intitulée La Petite Nicole, cette quatrième production – si on prend en compte le EP La Rouge qui était paru avant You Could Be en 2005 – contraste avec les précédentes réalisations par sa sonorité plus organique (le cor français à la limite de la distorsion sur la pièce L’École pénitencier, par exemple) et sa réalisation subversive.

"Nous avons proposé une histoire, précise Charbonneau. Elle s’est dessinée avec les titres que nous trouvions. Je crois que La Petite Nicole est la première pièce que nous avons nommée. Par la suite, d’un titre à un autre, on s’est dit que ça pourrait décrire une journée dans la vie de Nicole. C’est tout à fait accidentel et ça reste abstrait. On ne s’est pas imposé de scénario. C’est simplement suggéré par la musique."

Le trio, complété par Julien Poissant (claviers et percussions) et Pietro Amato (cor français et multi-instrumentiste), s’est plongé dans un exercice distinct, aux limites de l’expérience acoustique et aux teintes parfois sombres. "Je ne le vois pas comme un disque nostalgique, il y a quand même certaines pièces, comme Afternoon Pie, qui tranchent d’avec cette perception. Je le qualifierais de rêve imagé."

À écouter si vous aimez /
Bell Orchestre, Thee Silver Mt. Zion, Feu Thérèse