Great Lake Swimmers : Grands explorateurs

Son dernier disque s’intitule Lost Channels et s’impose d’emblée comme la suite logique d’Ongiara. Si le nom de son précédent album évoquait les chutes Niagara, Lost Channels fait aussi référence à un site en particulier, celui des Mille-Îles (Thousand Islands), situé à la source du fleuve Saint-Laurent et partagé entre le Canada et les États-Unis. Le groupe Great Lake Swimmers y a séjourné pour enregistrer cet album, une forme de pèlerinage encore frais à la mémoire du chanteur Tony Dekker.

"C’était une expérience intense et cette idée de pèlerinage me plaît bien, nous indique-t-il. C’est une bonne façon de décrire notre travail. Ça correspond aussi à la retraite qui s’impose avant d’aller en studio. J’aime bien avoir un environnement propice pour composer. Ça me permet d’être libre et seul avec mes propres réflexions. La musique et les paroles, ce ne sont qu’une extension de ces pensées."

Guidée par le photographe et cinéaste Ian Coristine, la formation est partie à la découverte d’un endroit de prédilection avec ses nouvelles compositions en poche. Un itinéraire improvisé dont la destination allait procurer un son distinct à cette nouvelle réalisation. "Le travail de Ian est fantastique et mon plus grand désir, c’est de collaborer avec lui pour un de ses films, avoue-t-il. C’est lui qui nous a donné les bonnes directions à suivre et les contacts là-bas. Être plongé dans cet environnement et son histoire, c’était quelque chose d’unique, une véritable aventure. Nous devions louer un bateau et négocier avec son capitaine pour retrouver l’île et ce fameux manoir où nous pouvions enregistrer. Avec tout cet équipement que nous trimbalions avec nous… Disons qu’il y a eu quelques imprévus."

La voix de Dekker a été bonifiée par la réverbération naturelle du bâtiment qui a fait office de studio. Une chanson comme Stealing Tomorrow illustre bien la signature musicale qui distingue Great Lake Swimmers. "Ça représente bien le son qui nous caractérise, effectivement. Être isolés de la sorte et pouvoir profiter d’une telle acoustique ne pouvait que nous influencer et nous amener dans la bonne direction. On a eu l’impression d’être sur la même longueur d’onde et de partager ensemble le même rêve."

À écouter si vous aimez /
Bon Iver, Bonnie Prince Billy, Neil Young