Serena Ryder : Le grand dévoilement
Serena Ryder vient présenter ses sérénades folk ascendant rock au Centre Bronson d’Ottawa.
Il y a deux ans, à la parution d’If Your Memory Serves You Well, on a fait connaissance avec l’Ontarienne Serena Ryder, une grande fille aux yeux gris chaton dotée d’une voix en or, mais d’un style pas encore tout à fait défini. À travers ses reprises de grands airs composés par d’imposants monstres sacrés canadiens (Paul Anka, Leonard Cohen, Raymond Lévesque notamment), on essayait de deviner cette auteure-compositrice qui n’en était pas à ses premières armes en musique (deux albums parus sous le label Isadora dirigé par Hawksley Workman et quelques autres lancés de façon indépendante).
Toujours propulsée par la machine EMI, Serena Ryder lançait l’automne dernier Is It O.K. Cette fois, Serena met ses tripes sur la table: "J’ai composé le disque à partir d’un état vulnérable. Ce fut cathartique, brut. C’est une des premières fois que je me donne le droit d’écrire des chansons en prise directe sur le moment présent."
Il faut dire que l’année au cours de laquelle cet effort fut produit a été des plus bouleversantes: "J’ai vécu une peine d’amour et traversé quelques épreuves qui m’ont écorchée, perdu mon meilleur ami, qui était aussi mon co-manager. Quand tu perds quelqu’un qui fait partie de ta vie au quotidien, c’est comme si on t’enlevait ton miroir. Tu finis par ne plus savoir qui tu es… et par te raccrocher au monde autrement. Ces événements m’ont amenée à me voir sous un nouveau jour."
Avec le recul et après avoir traversé tous ces tourments intérieurs – et triomphé d’eux -, force est de constater que l’écriture d’Is It O.K fut libératrice. L’image de Serena Ryder n’est plus la même qu’il y a deux ans. Un peu comme Martha Wainwright et Mara Tremblay, elle semble avoir rencontré la femme en elle. "Je m’y révèle plus que jamais. J’ai 26 ans, je me sens plus confortable avec mon corps et ma sexualité. Je suis fière de la façon dont je mène mes affaires et me transporte un peu partout autour du monde. Je n’ai pas vraiment de chez-moi puisque je passe ma vie à voyager. Je vis dans mon corps, et ça me rend très fébrile de savoir que j’ai trouvé une maison intérieure." Même dans l’interprétation, dans la livraison des chansons, on sent quelque chose de plus… sauvage. "Il y a une telle liberté à chanter ses propres tounes! On peut en faire ce qu’on veut."
À voir si vous aimez / Melissa Etheridge, Sheryl Crow, Basia Bulat