Thomas Hellman : Beat generation
Thomas Hellman est sur la route pour présenter son matériel tout neuf. Il fait une escale au Vieux Clocher de Sherbrooke avec son bagage folk-rock et groovant.
À écouter le nouveau Thomas Hellman (Prêts, partez, paru à l’automne), on s’étonne. Une moitié de l’album sonne comme les chansons précédentes, baignées dans le bon vieux folk. L’autre part est plus "moderne", urbaine. On dit slam, le chanteur répond retour aux sources: "Je pense que ce nouveau disque s’inscrit dans la lignée de ce que je faisais avant. Deux influences principales: les poètes romantiques du 19e siècle et les beat poets. Le slam, c’est juste un autre nom pour désigner ce qui existait déjà il y a une centaine d’années, les bluesmen faisaient du talking blues, dans le folk aussi, avec Woody Guthrie, par exemple."
N’oublions pas que Hellman a des lettres, qu’il a fréquenté l’université. Ses premières chansons ont été écrites dans la langue de Bob Dylan avant qu’il se convertisse au français sur le magnifique L’Appartement. Son discours est clair et passionné: "À New York, dans les années 50 et 60, il y a eu la beat poetry. Ce milieu m’a toujours inspiré, Allen Ginsberg, Jack Kerouac. Sans oublier Tom Waits, le jazz. Et j’ai trouvé que dans ces deux milieux, les beat poets et les poètes romantiques, il y avait ce même rapport à la littérature et un certain mal du siècle, un sentiment d’être exclu de la société tout en en étant le produit."
Le temps de la réflexion passé, Hellman sait également en mettre plein la vue. Sur scène, c’est sueur et énergie, porté par un souffle. Ça brasse pas mal. Pas du genre à s’endormir le pied sur un tabouret, le chanteur: "Le disque, c’est quelque chose que t’écoutes chez toi, dans ta voiture. La scène, pour moi, c’est le moment pour réinterpréter les chansons, j’aime les amener ailleurs. Une bonne chanson doit nourrir autant la tête que le corps. Il faut que le texte soit fort mais qu’il y ait aussi un groove, que ça vienne te chercher au ventre. En tournée, je ne fais pas toujours le même show. J’aime reprendre des chansons que j’avais mises de côté. Et cette fois-ci, il y aura des inédites. J’aime qu’il y ait un chemin et que ça finisse en catharsis, en libération!" Sa guitare résonnera sans fin.
À voir si vous aimez /
Tom Waits, Leonard Cohen, Catherine Durand