Tomás Jensen : Que la fête commence!
Sans ses Faux-Monnayeurs mais avec toute sa fougue, Tomás Jensen vient nous présenter les chansons de son premier album solo.
En 1999, après avoir vécu en Argentine, au Brésil et en France, Tomás Jensen est atterri à Montréal, où il prévoyait rester pendant six mois. Dix ans plus tard, le musicien est toujours parmi nous et a même récemment composé une chanson où il vante sa ville d’adoption: "Montréal n’est pas la ville rose/mais quand même elle s’impose/c’est pas dur/de mourir d’amour à Montréal."
Lors de notre rencontre à la Maison de la culture de Trois-Rivières, Jensen en remet: "Montréal me va bien, c’est super mélangé comme ville. C’est possible d’exprimer tout, et on ne peut jamais te dire que c’est pas assez montréalais!"
L’artiste ne s’est par contre pas contenté de jouer dans la métropole, s’étant plutôt fait un devoir de parcourir régulièrement les quatre coins de la province pour aller faire connaître sa musique. "Avec Les Faux-Monnayeurs, on jouait tous les ans en Gaspésie, au Lac-Saint-Jean, en Abitibi, partout, quoi. Je dirais même qu’à la rigueur, on a plus de fans en dehors de Montréal, parce qu’on a beaucoup joué en région. On était très attendus chaque fois."
Après cinq disques et plus de 700 spectacles avec Les Faux-Monnayeurs, Jensen a toutefois amorcé un tournant, lançant l’automne dernier un premier album solo, l’excellent Quelqu’un d’autre, où il se permet d’être à la fois plus expérimental musicalement et plus personnel thématiquement. "Les Faux-Monnayeurs s’étaient trop fait cataloguer, et moi-même j’avais du mal à écrire autre chose. J’étais trop enfermé, ce qui n’est pas super pour la création. Avec Les Faux-Monnayeurs, si j’arrivais avec une chanson plus intime, elle était écartée…"
D’où le désir de s’affranchir du groupe et d’explorer de nouvelles avenues, ce qui ne signifie pas pour autant que Jensen renie son passé musical. En fait, en spectacle, son nouveau band (formé des claviéristes Martin Lizotte et François Richard et du batteur Benoit Vigneault) et lui se permettent de reprendre quelques pièces du répertoire des Faux-Monnayeurs. "On s’est rendu compte qu’en show, on aime vraiment faire la fête. Avec le band, on a juste envie de donner le maximum, de s’éclater… Du coup, on a réintégré des chansons des Faux-Monnayeurs qui bougent bien."
À écouter si vous aimez /
Jérôme Minière, Manu Chao, Stefie Shock