Quand le country dit bonjour… : Passez donc au saloon…
La tournée Quand le country dit bonjour… part à la conquête de la Belle Province: 12 villes, 12 spectacles, une ambiance du tonnerre qui séduit même les puristes. Mara Tremblay et Antoine Gratton nous emmènent dans les coulisses du Far West québécois.
Willie Lamothe a fait des petits, de nombreux rejetons s’il faut en croire l’effervescence suscitée par la tournée Quand le country dit bonjour... Après avoir fait l’objet de deux albums vendus à 150 000 exemplaires entre 2006 et 2007, le concept se transpose sur scène, réunissant une quinzaine d’artistes d’horizons divers, parmi lesquels Antoine Gratton et Mara Tremblay.
Bien installé à la direction musicale, Antoine Gratton s’attaque à un pan de l’histoire musicale québécoise, un pari a priori risqué. De la pression, M. Gratton? "Bien sûr qu’on ressent une certaine pression, affirme sans retenue l’éclectique chanteur. Mais on évite le plus possible les comparaisons. Comme c’est le cas pour n’importe quel hommage, plus tu essaies de t’approcher de l’original, plus tu t’en éloignes, pour finalement rater ton coup. Partout, on nous attend avec une brique et un fanal. Les gens veulent voir si on fait un bon travail. Et ils repartent heureux, c’est la seule critique qui compte vraiment pour moi."
Retrouvant sa mandoline et son violon pour l’occasion, Mara Tremblay a beaucoup de plaisir à participer au projet. Au dire de l’artiste, la qualité du produit vient à l’usage. Maintenant bien imprégné de l’aura country, le groupe donne sa pleine mesure.
"Plus on en fait, plus c’est tripant, lance Mara Tremblay. L’énergie de groupe se développe, nous sommes davantage soudés les uns aux autres, les chansons nous rentrent dans le corps presque instantanément. Ça devient plus facile à mesure qu’on avance. On chante avec des gens extraordinaires, c’est assurément une des plus belles expériences musicales qu’il m’ait été donné de vivre."
La distribution a de quoi surprendre. Jonathan Painchaud, Boom Desjardins, Les Respectables, Mélanie Renaud, Patrick Groulx, Wilfred LeBouthillier, Étienne Drapeau et Jean-François Breau, pour ne nommer que ceux-là; pas ce qu’il y a de plus country comme voix québécoises. Et c’est là tout le charme du spectacle. Dans la bouche de ces artistes contemporains, les grands classiques trouvent une nouvelle vie, un nouveau souffle.
Un filon qu’Antoine Gratton exploite au maximum. "Je ne prétends pas être un gars de country, la plupart des artistes impliqués n’avaient même jamais touché à ce style auparavant, mais la musique reste la musique. Il y a des maudites bonnes chansons dans ce répertoire, c’est une musique très directe, qui va droit au but. Les émotions sortent facilement. Et puis avec des gens comme Mara ou Paul Daraîche qui montrent la voie, la randonnée est très agréable."
SUR LA ROUTE, LE VRAI TEST
Après quelques représentations à proximité de Montréal, le groupe prend maintenant la route un peu partout en province. "La tournée débute et c’est ce qui va assurer la vibe, prédit Antoine Gratton. Nous sommes tous un peu débalancés, on entre là-dedans sur un pied d’égalité. Sortis de notre élément naturel à chacun, on se sent plus fragiles et ça crée une toute nouvelle dynamique. On veut rendre hommage et justice au country d’ici, mais on veut le faire à notre façon."
Bon band, bon spectacle, bonne ambiance: la recette semble simple, mais encore faut-il livrer la marchandise. Ce qui est certain, c’est qu’avec le plaisir que les artistes semblent y prendre, difficile de manquer son coup. "Pour moi, c’est ça le country, explique Antoine Gratton. Entendre un joueur de pedal steel en feu, voir un guitariste verser ses émotions à travers son instrument. C’est pourquoi j’ai un coup de coeur pour la chanson du Ranch à Willie. Même si elle ne figure pas sur les disques, c’est en quelque sorte la présentation de l’orchestre; LA toune qui permet d’ouvrir la machine un peu plus."
Sortez donc chaps et chapeaux de cow-boy pour l’occasion et allez faire un tour au saloon. Passionnés de country ou non, l’exercice séduit à coup sûr. Petite anecdote: la mère d’Antoine Gratton, pas vendue du tout au style, s’est même surprise à danser toute la soirée, c’est tout dire!