Stereo Total : Tandem, c'est idem
Musique

Stereo Total : Tandem, c’est idem

Stereo Total s’inscrit encore en marge des courants et s’amuse avec les modes sans complexe. Qui s’y frotte s’y pique.

Il n’est pas surprenant d’entendre Françoise Cactus nous livrer quelques détails sur le prochain disque que nous réserve le duo Stereo Total. Paris-Berlin est paru il y a deux ans déjà, et les idées foisonnent sans cesse dans l’esprit de la chanteuse qui touche à tout.

Avec son "éternel" complice Berzel Göring, le tandem franco-allemand est revenu à un son plus spontané sur sa dernière production, et son nouveau matériel semble être échafaudé dans les mêmes paramètres. "Brezel et moi avons installé un petit studio à l’intérieur de notre local de pratique pour enregistrer sur le vif, explique-t-elle. On a encore quelques musiciens invités, entre autres un contrebassiste qui nous suit partout, et les sessions d’enregistrement vont bon train. Disons que nous sommes en exploration totale! Ça semble se diriger vers un son disco, sans être vraiment de la disco, tu vois? Et les thèmes tournent autour de certaines vedettes underground, comme Divine et Andy Warhol."

Groupe phare de la scène électronique depuis 1995, le groupe s’inscrit encore aux antipodes des tendances actuelles et semble à l’aise avec son statut d’iconoclaste de la musique. Frayant avec l’absurde et la caricature, Stereo Total n’a rien perdu de son mordant et semble se détacher de la scène électro qu’il trouve trop aseptisée et désincarnée.

"Berlin, c’est la capitale de la musique électronique, avoue-t-elle. Mais j’ai l’impression que tout le monde utilise les mêmes sons. Je commençais à trouver ça vraiment rasoir il y a deux ans, lorsque nous avons enregistré Paris-Berlin. Les ordinateurs sont partout et ils ont tous les mêmes programmes. On a toujours l’impression d’avoir entendu ça quelque part avant; disons que ça m’ennuie. Avoir un son live, c’est aussi accepter les imperfections. Aujourd’hui, c’est un peu ça, le problème: on presse le bouton, et voilà, tout est parfait. Tu chantes faux?! Pas de problème! On presse la touche! Ou alors, c’est peut-être parce que je suis démodée!?"

Et n’est-ce pas le leitmotiv de la formation d’être à l’opposé des modes? "Peut-être, mais nous sommes maintenant des grands-parents de la scène", rigole-t-elle.

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Call Me Poupée, Young Marble Giants et Vive la fête