The Constantines : Pour le meilleur et pour le rock
The Constantines partagent la scène avec The Weakerthans et entament la Rolling Tundra Revue.
Avec son nom évocateur, la Rolling Tundra Revue nous rappelle Bob Dylan et sa légendaire Rolling Thunder Revue, une tournée improvisée qui a eu lieu en 1975 et 1976. Ce concept, les groupes The Weakerthans et The Constantines ont décidé de le revisiter à leur façon. Après deux tentatives réussies, les voici qui récidivent. Bryan Webb, le principal chanteur des Constantines, nous rappelle cette première rencontre qui a fait de ces deux groupes des inséparables.
"C’était justement à Québec, il y a sept ans, que nous nous sommes croisés sur scène la première fois, constate-t-il. Nous sommes restés en contact depuis, et cette idée a germé: celle de faire une tournée ensemble qui traverserait le pays. La dernière fois, on voulait se rendre jusqu’au Yukon. Malheureusement, nous avions dû y renoncer pour des raisons économiques. Mais cette fois-ci, c’est la bonne. D’est en ouest, et jusqu’au Yukon!"
Avec la sortie de Kensington Heights, The Constantines amorçaient aussi un nouveau chapitre l’année dernière en signant avec la compagnie Arts & Crafts située à Toronto. Un retour aux sources après plusieurs années passées avec l’étiquette américaine Sub Pop. Si ce nouveau départ s’est fait avec succès, c’est aussi parce que leur dernière production en a surpris plus d’un par sa maturité. Le spectre sonore s’est élargi et des compositions telles I Will Not Sing a Hateful Song et Do What You Can Do nous proposent même un son folk ténébreux.
"C’est la route qui nous a changés, concède-t-il. À nos débuts, nous étions habités par l’urgence de crier ce qui nous emmerdait. Nous voulions jouer vite et fort. Je pense qu’avec le temps, tout devient plus clair et moins compliqué. J’ai remarqué qu’on écoutait beaucoup de Neil Young et de John Prine, entre autres, en tournée. Cela a peut-être influencé notre musique avec les années. J’y vois plus d’espoir en tout cas. C’est encore important de dénoncer mais, parfois, quand on le fait avec moins d’agressivité, le message devient plus cohérent."
Attendris ils sont donc, au point de reprendre Islands in the Stream, une ballade popularisée par Kenny Rogers et Dolly Parton. Un duo avec Feist. Recevant cette affirmation en riant, Bryan Webb ne s’en offusque pas et admet sans gêne ce plaisir coupable qui a été immortalisé sur disque. "Encore une fois, c’est une histoire de tournée, rigole-t-il. Je crois que nous étions à Hambourg, en Allemagne. Nous étions complètement épuisés. L’un de nos amis nous avait envoyé une compilation par la poste pour nous remonter le moral. La première chanson, c’était celle-là. En temps normal, nous aurions saisi l’ironie, seulement… Je ne sais pas pourquoi, mais nous sommes tombés amoureux de cette chanson. Alors, j’ai voulu l’enregistrer, et un duo s’imposait. La voix idéale, c’était celle de Feist. On sait tous qu’elle a maintenant un agenda plutôt chargé, mais elle a accepté. De retour à Toronto, elle est passée au studio pour l’enregistrer avec nous, sur le fait. The ultimate ballad!"
À écouter si vous aimez /
Bruce Springsteen, The Raconteurs et Kings of Leon