Benwela : Repartir la machine
On n’y croyait plus. Après avoir remporté le Festival international de la chanson de Granby il y a de cela quatre ans, le groupe Benwela passe finalement son vécu à la moulinette et lance L’Entonnoir avant de renouer avec la scène.
Quatre ans, c’est long longtemps. Ça peut paraître encore plus long quand on a plusieurs chansons bien mûres en poche et qu’une victoire au Festival international de la chanson de Granby nous souffle dans le dos. C’est pourtant tout ce temps qu’a pris Benwela avant de mettre au monde un premier album officiel, L’Entonnoir. "Ce fut plus dur qu’on pensait, avoue le violoniste Félix Arguin. On a beaucoup sacré."
Des événements heureux et malheureux ont ralenti la cadence pour cette formation en partie sherbrookoise, mais quand on y pense, la pause se révélera peut-être salutaire. "Ce qu’on a acquis à Granby, on l’a avec nous pour toujours", rationalise celui qui est au chant et à la guitare, Marc Lefebvre, avant d’ajouter: "De plus, quatre ans est un délai normal quand on regarde d’autres gagnants du Festival tels Pierre Lapointe et Fabienne Thibault."
L’EFFET CUSSON
Selon le groupe (complété par Martin Hallée, Dominic Grégoire, Jonathan Audet et Yves St-Laurent), son meilleur coup fut de confier la réalisation de l’album au talentueux, et besogneux, Michel Cusson. "C’est un bourreau de travail, nous dit Félix. Sur son frigo, il est écrit: Always on the edge, but we deliver." L’ancien jazzman a embarqué dans le projet parce qu’il aimait l’esprit de Benwela. "Il avait réellement envie de travailler avec nous. Et de notre bord, ça nous prenait une personne extérieure qui pouvait trancher, poser un regard critique sur notre travail", explique le chanteur.
L’effet Cusson s’est rapidement fait sentir. "Lors de l’enregistrement, on a tous passé dans le tordeur", poursuit Marc. Des chansons qui duraient huit minutes ont été condensées et de nouvelles pièces ont vu le jour.
DANS LE TROU
En 2005, Benwela se croyait bien fin avec son instrumentation qui comprend violon et trompette. Depuis, quelques groupes ont fait surface avec des particularités semblables. En quoi le style de Benwela se distingue-t-il encore? "Par l’agencement de notre instrumentation et nos textes autodérisoires, répond le violoniste. On a aussi une énergie rock. Ça paraît moins sur l’album, mais c’est très présent en show."
Celui au Vieux Clocher de Sherbrooke s’annonce libérateur pour les six musiciens. En plus des 11 titres de l’album, Benwela présentera une quantité équivalente de nouveau matériel dans un spectacle comprenant plusieurs éléments de mise en scène. "Ce sera une explosion thématique, lance Félix. On ira jusqu’au fond de l’entonnoir." "Jusque dans le trou", ajoute Marc.
Benwela
L’Entonnoir
(Disques HLM/DEP)
À écouter si vous aimez /
Polémil Bazar, Mes Aïeux, Michel Cusson