Jean-François Rivest : Les 15 ans de l’OUM
Jean-François Rivest dirige cette semaine le concert anniversaire de l’Orchestre de l’Université de Montréal, qu’il fondait il y a 15 ans, et un concert de "son autre orchestre", l’OSM.
Il est difficile de mesurer l’évolution des orchestres formés d’étudiants puisqu’ils se renouvellent chaque année. De plus, depuis 15 ans, l’Orchestre de l’Université de Montréal (OUM) est passé d’orchestre de chambre à grand orchestre sous les yeux de son fondateur, Jean-François Rivest. Celui-ci explique: "Il y a malgré tout un mystérieux phénomène de transmission culturelle à travers les années, et une amélioration constante. C’est différent d’un orchestre dont les musiciens jouent ensemble depuis 20 ans, bien sûr…" Celui qui est aussi l’assistant de Kent Nagano à l’OSM sait de quoi il parle: "Le résultat en vaut la peine, parce qu’il y a chez ces jeunes une chaleur humaine et un don de soi qui sont inégalés, et ça, les gens le ressentent dans la salle." Mieux encore que le résultat, c’est le processus d’apprentissage pour y parvenir qui rend Jean-François Rivest fier de retrouver par la suite ses anciens étudiants dans les différents ensembles où la vie les mène, des Violons du Roy jusqu’à l’OSM.
C’est aussi parce qu’ils se retrouveront un peu partout qu’il faut leur faire jouer des programmes variés, comme celui qu’a préparé le chef pour le prochain concert, durant lequel des extraits d’oeuvres de Wagner s’entrelaceront avec des chorals de Bach (arrangés par Rivest) et qui culminera avec la Symphonie no 10 de Chostakovitch. "Je veux aussi qu’ils aient l’impression de se dépasser, alors il faut leur proposer des défis, de grandes aventures." Le chef avoue s’être fait plaisir avec le programme de ce concert, et il faut bien dire que son titre, "Humanité, passion et spiritualité", offre en effet un bon portrait de ce pédagogue à l’énergie communicative.
Trois jours après le concert de l’OUM, c’est devant l’OSM que Jean-François Rivest dirigera un programme de grandes musiques de film (celles de Corigliano, Morricone ou Williams, mais aussi celles de Mahler, Verdi et Prokofiev). Il retrouvera pour l’occasion le violoniste Alexandre Da Costa, avec lequel il a fait paraître un disque récemment (dans le 3e coffret des Classiques d’Edgar). "Mon mandat de chef en résidence à l’OSM se termine en juin, et je peux dire que ça a été tout à fait formidable; j’y ai eu des responsabilités importantes, et Kent m’a honoré de sa confiance. J’ai dirigé plusieurs concerts, bien sûr, mais aussi des répétitions et j’ai fait l’édition des enregistrements pour les disques parus récemment, ou à venir bientôt. J’ai beaucoup appris." L’OSM recevait la semaine dernière le 24e Grand Prix du Conseil des Arts de Montréal pour souligner son 75e anniversaire, mais aussi, plus particulièrement, pour la présentation de l’opéra-fleuve Saint François d’Assise, d’Olivier Messiaen. "Je suis vraiment content pour l’orchestre, explique Rivest, parce qu’il n’y a que lui qui pouvait présenter une oeuvre comme celle-là. Plus de 1000 pages de partitions! C’est une oeuvre qui a coûté cher, mais c’était magnifique." On pourra revoir Jean-François Rivest devant l’OSM en tant que chef invité à compter de l’année prochaine.
Consultez la page de l’Orchestre symphonique de Montréal au www.voir.ca/osm