Naïd : Slam de chambre
Musique

Naïd : Slam de chambre

Dany Carpentier, alias Naïd, nous invite à entrer dans sa Chambre noire.

Qu’on parle à Dany Carpentier, le fondateur du Festival urbain de Trois-Rivières, ou à Naïd, son alter ego quand il joue du micro en studio ou sur scène, une constante demeure dans son discours: l’importance de l’engagement, que ce soit sur le plan social, personnel ou culturel. "Que je fasse de l’organisation d’événements ou des slams, ça va toujours dans le sens de la promotion de l’engagement, d’essayer de faire autrement. Il y a toujours une mission sociale à travers ça."

C’est précisément par ces préoccupations qui vont au-delà des clichés de l’argent et des filles que Naïd se démarque de la majorité des rappeurs et penche plutôt du côté de la mouvance slam. "Si je me définis seulement comme rappeur, les gens vont s’attendre à quelque chose que je ne suis pas, estime Carpentier. Alors que si je me définis comme slameur, c’est plus malléable… C’est plate que le rap au Québec soit ce qu’il est présentement. C’est pas le message qui prime; c’est pas le fond, mais la forme. [Il y a des exceptions], mais pas tellement."

Naïd se distingue aussi par le choix de ses accompagnements sonores, où l’on retrouve notamment des échantillonnages de musique classique, et par son désir d’amener une dimension théâtrale à ses spectacles. "C’est une approche qui a rarement été vue, il y a rarement de la mise en scène dans un show de rap. Le show s’appelle Ma chambre noire. C’est un peu comme la chambre noire d’un photographe. Je laisse entrer ce que je veux dans cette pièce-là et il en ressort ma musique, mes textes."

"C’est un capharnaüm, un gros bordel, poursuit Naïd. Il y a beaucoup de choses qui traînent, mais ces choses-là ont toutes une signification particulière. Ça peut être des articles de journaux, des machines électroniques, du café, beaucoup de choses variées. Avant même que j’aie dit le premier mot, les gens vont déjà baigner dans un univers particulier."

Ma chambre noire sera par ailleurs l’occasion de découvrir en primeur certaines des chansons qui figureront sur le premier album de l’artiste, qui devrait paraître dans la prochaine année. "Il y a peut-être 60 % de nouvelles chansons que les gens n’ont jamais entendues. Sont chanceux, ceux qui vont être là!" conclut Naïd.

À écouter si vous aimez /
Grand Corps Malade, Héliodrome, Abd Al Malik