Thunderheist : Gomme balloune musique

On ne présente plus Thunderheist à la centaine de clubbers invétérés qui les suivent depuis que le duo est monté sur scène en 2007 au Club Lambi lors d’une soirée Peer Pressure. Et bientôt, si tout va bien avec ce premier album éponyme qui vient de voir le jour sous étiquette Big Dada, Thunderheist sera non plus l’affaire d’une petite caste privilégiée mais plutôt un phénomène qu’on pourra entendre sur toutes les grosses radios dance commerciales. Si ces dernières boudent la paire basée à Toronto, c’est qu’il y a un problème quelque part. Car, à priori, le duo formé par la rappeuse/chanteuse torontoise Isis et le producteur-bidouilleur montréalais Grahmzilla a assez de tubes dans ses poches pour faire vibrer les planchers de danse A Mari usque ad Mare, et davantage.

Et dire que tout cela a bien failli ne jamais avoir lieu. "Grahmzilla et moi travaillions à l’époque sur des tracks hip-hop et un jour, par inadvertance, Gram m’a fait parvenir un fichier musical qu’il destinait à quelqu’un d’autre. Ce n’était pas du tout dans la veine hip-hop mais plutôt électro, tu vois. Je l’ai écouté, j’ai bien aimé et ensuite j’ai mis des paroles dessus. C’est ce qui nous a dirigé vers un son plus dance. En fait, j’écoute pas mal de tout, je ne suis pas strictement attirée par le hip-hop champ gauche", précise Isis.

"On a des influences hip-hop dans notre son, mais le hip-hop des débuts, plus électro, comme Afrika Bambaataa par exemple. Ta comparaison avec Grace Jones pour certaines pièces n’est pas si folle que ça. Je crois qu’indirectement j’ai été influencée par pas mal de musiques, et Grace Jones en fait évidemment partie", rajoute la chanteuse, fraîchement débarquée d’Austin au Texas, où le duo participait au fameux festival SXSW. "C’était cool. Une semaine vraiment intense. On a rencontré Kanye West, Perez Hilton, plein de gens célèbres", rigole Isis.

Le binôme sera bientôt de passage à Montréal pour présenter son tout premier album, dans le cadre de la tournée Exclaim! le même soir qu’un autre duo torontois. En effet, MSTRKRFT, qui vient lui aussi de faire paraître un album, sera à quelques portes du Club Soda. Pas l’idéal puisque les deux groupes attirent grosso modo la même clientèle. Mais ce malheureux hasard a quelque chose de cocasse. Car d’un côté on retrouve un duo qui se perd dans une musique de club banale et chargée, alors que de l’autre, il y a ce Thunderheist qui, bien qu’il ne réinvente pas la roue, arrive à créer de solides chansons dance aux grooves irrésistibles. Oui, c’est hyper-commercial, c’est sucré, sexy et collant, mais ça marche, et on en redemande! Faites votre choix maintenant! Quant à la rumeur voulant qu’une fille tombe enceinte à chacun des shows de Thunderheist, Isis se demande d’où cela peut bien sortir. "Je suggère de distribuer gratuitement des condoms à l’achat d’un billet pour le concert, ça évitera à certaines des mauvaises surprises!"

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