Michel Levasseur et le FIMAV : Pause salutaire
Michel Levasseur, directeur du FIMAV, explique les raisons de la pause que prend le Festival en 2009 et ses plans pour l’avenir.
Réjean Beaucage
Photo : Martin Morissette
À cette époque-ci de l’année, habituellement, les amateurs de "musiques risquées" commencent à avoir hâte au mois de mai et aux cinq jours de découvertes que leur promet le Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). La 25e édition du Festival, en mai dernier, a connu un bon succès et cette année, en janvier, Michel Levsasseur recevait le prix Opus du "directeur artistique de l’année" lors du gala du Conseil québécois de la musique. Cette reconnaissance du milieu est arrivée comme une grande surprise pour le grand promoteur des musiques les plus marginales qui soient. "Ça m’a donné l’impression de faire partie de la gang, et aussi que ce que l’on fait depuis 25 ans a du sens", explique Levasseur lorsque rejoint au bureau des Productions Plateforme. Le directeur recevait ce prix devant de nombreux artistes s’étant déjà produits lors du FIMAV, qu’ils soient du NEM ou de Quartango, de l’OSM (présent à la toute première édition du festival) ou de la nébuleuse d’Ambiances Magnétiques. "On n’est jamais vraiment sûr de faire les bons choix, mais on y croit, et ce genre de reconnaissance est réconfortant. On est souvent récompensé par des prix reliés au tourisme, encore cette année d’ailleurs, mais la valeur artistique du festival est rarement soulignée, sauf par nos subventionneurs."
Entre les mois de mai et de janvier, cependant, on avait appris en octobre qu’il n’y aurait pas de festival en 2009, une nouvelle qui a causé un choc chez bien des amateurs (et des professionnels!). Pourquoi? "Les cinq dernières années ont été assez difficiles du côté du financement, explique Levasseur. On a subi des compressions, mais on a continué à présenter le même nombre de concerts, la même qualité, alors c’est à l’interne que ça se ressentait, et on s’essoufflait. Il nous fallait prendre une pause pour avoir le temps de renouveler nos rapports avec nos partenaires." Pause salutaire, puisque le Festival a déjà signé des ententes pluriannuelles lui assurant certaines subventions. Et le directeur, qui souhaite renouveler aussi sa proposition artistique, reçoit plus de projets que jamais (et il se dit très ouvert, avis aux intéressés!). Alors, qu’on se le dise, il y aura un FIMAV du 20 au 24 mai… 2010!