Simon Laganière et Stéphane Lafleur : Goyette pas d’casque
Simon Laganière, des Frères Goyette, et Stéphane Lafleur, d’Avec pas d’casque, partagent tous deux leur temps entre la musique et le cinéma.
En plus de poursuivre une carrière de réalisateur, Simon Laganière (Les Outils) et Stéphane Lafleur (Continental, un film sans fusil) ont en commun d’être chacun à la tête d’un groupe de musique folk-country, respectivement Les Frères Goyette et Avec pas d’casque.
Le fait qu’ils soient cinéastes leur confère-t-il une certaine parenté en ce qui a trait aux chansons qu’ils composent? "Je pense que ça s’entend dans les textes, estime Lafleur. Je réécoutais le dernier album des Goyette [NDLR: Minimiser les dégâts], et c’est très imagé, Simon a vraiment une très bonne plume. Le côté humoristique prend souvent le dessus chez les Goyette, mais il y a aussi une profondeur."
Les Frères Goyette continueront d’ailleurs à gagner en profondeur sur leur troisième disque, qui devrait être lancé en 2010, possiblement par Grosse Boîte, le label d’Avec pas d’casque. "Nos nouvelles tounes, confie Laganière (alias Mario Goyette), ça parle de la vieillesse, de la maladie, de la mort… Il y en a une, Les Derniers Milles, le refrain, en gros, c’est: "La route fut bonne/mais pépère perd son huile…" C’est tout relié à des chars, c’est comique, mais en même temps, c’est triste, tu sais? Les Goyette, on a l’air de bouffons, mais dans le fond, on peut être pas mal sombres…"
À l’inverse, chez Avec pas d’casque, c’est la façade qui peut paraître lugubre, alors que lorsqu’on porte plus attention aux textes, on remarque que Lafleur y laisse souvent poindre un peu d’humour au détour d’une phrase: "Être triste pour être triste, ça ne vaut pas la peine. Ce que j’essaie de faire, c’est mettre le doigt sur des sentiments, sur des choses difficiles à exprimer… En arrivant à les nommer, souvent, on dirait que ça va déjà mieux. Et pour l’auditeur, s’il arrive à se reconnaître, ça veut dire qu’on est au moins deux à vivre ça…"
L’EMPLOI DU TEMPS
Ni Stéphane ni Simon ne sont prêts à dire qu’ils préfèrent la musique au cinéma ou vice-versa. Tous deux considèrent de surcroît que tourner un film et enregistrer un album peuvent se ressembler beaucoup, chaque pratique impliquant la conception et le développement d’unités distinctes (scènes, chansons) qui devront par la suite former un tout.
Reste qu’on ne peut quand même pas tout faire en même temps, alors il doit bien falloir par moments prioriser l’une ou l’autre de ses passions, non? "C’est toujours comme un balancier, concède Laganière. Pendant un bout, je fais plus de musique, moins de cinéma, puis hop!, je fais un film, un petit peu moins de musique…"
Lafleur abonde dans le même sens: "Au rythme où les choses se passent, et considérant que mes ambitions sont assez limitées pour le groupe, ça va bien, concilier les deux. Le cinéma, c’est long… Comme là, je viens de redéposer mon nouveau scénario [NLDR: En terrains connus] à Téléfilm Canada, on va avoir une réponse en juin, et si c’est positif, on va tourner l’hiver prochain. Tandis qu’avec le band, c’est une formule toute simple, on est juste trois, alors c’est pas mal moins compliqué de s’arranger pour faire un show!"
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