Torngat : Dream on
Musique

Torngat : Dream on

Le groupe Torngat visitera prochainement les scènes ottaviennes pour nous présenter leur plus récente production discographique.

L’inclassable trio Torngat, tout récemment récompensé en Ontario français lors du Gala des prix Trille Or pour son précédent effort You Could Be (meilleur album musique instrumentale), revenait à la charge en mars dernier avec une surprenante suite intitulée La Petite Nicole. Les trois musiciens, chaudement applaudis dans la région lors de leurs concerts à La Nouvelle Scène, au Blacksheep Inn ou au Festival jazz d’Ottawa, sont retournés à la source. Ayant en mémoire leur toute première expérience en studio en 2001, alors que le groupe s’était livré à des séances d’enregistrement en boucle et avec les moyens du bord, ils sont revenus à la base de ce qui avait constitué la sonorité de l’ensemble instrumental.

"Cette fois-ci, nous étions vraiment dans notre bulle", nous explique Mathieu Charbonneau, le principal claviériste et multi-instrumentiste de la formation. "Nous sommes revenus à notre première méthode d’enregistrement, avec seulement un tape machine comme compagnon. On jouait sans interruption une pièce jusqu’à ce qu’elle se développe et se résolve d’elle-même. C’était live. Bien souvent on se retrouvait avec une séance vraiment géniale, pour finalement se rendre compte qu’on avait oublié de changer la bobine…"

Cette quatrième production – si on prend en compte le EP La Rouge qui était paru avant You Could Be en 2005 – contraste avec les précédentes réalisations par sa sonorité plus organique (le cor français à la limite de la distorsion sur la pièce L’École pénitencier, par exemple) et sa réalisation subversive.

"Nous avons proposé une histoire, précise Charbonneau. Elle s’est dessinée avec les titres que nous trouvions. Je crois que La Petite Nicole est la première pièce que nous avons nommée. Par la suite, d’un titre à un autre, on s’est dit que ça pourrait décrire une journée dans la vie de Nicole. C’est tout à fait accidentel et ça reste abstrait. On ne s’est pas imposé de scénario. C’est simplement suggéré par la musique."

Le trio, complété par Julien Poissant (claviers et percussions) et Pietro Amato (cor français et multi-instrumentiste) – tous deux originaires d’Ottawa -, s’est plongé dans un exercice distinct, aux limites de l’expérience acoustique et aux teintes parfois sombres. "Je ne le vois pas comme un disque nostalgique, il y a quand même certaines pièces, comme Afternoon Pie, qui tranchent avec cette perception. Je le qualifierais de rêve imagé."

À écouter si vous aimez / Bell Orchestre, Thee Silver Mt. Zion, Feu Thérèse