Michel Rivard; I Musici de Montréal : Tout bénef’
Michel Rivard se joint à I Musici de Montréal pour un concert-bénéfice au profit de l’ensemble qui célèbre ses 25 ans.
Il y a 25 ans que le violoncelliste Yuli Turovsky, arrivé chez nous en 1976, fondait l’orchestre de chambre I Musici de Montréal. Avec plus de 40 disques à son actif et un agenda de plus de 100 concerts chaque année, ici et ailleurs, ses "Musiciens" n’ont plus besoin de présentation. Ils forment l’un des ensembles les plus éclectiques qui soit, passant du baroque au moderne avec aisance et jouant aussi bien avec Egberto Gismonti qu’avec Michel Legrand. Lorsque je lui en parle, Yuli Turovsky commente simplement: "Ce qui nous intéresse, c’est la musique… Je ne crois pas à la catégorisation par genres, parce qu’une musique en aide toujours une autre. Lorsque nous jouons du baroque, ça nous aide à jouer de la musique moderne, et vice-versa. Même chose pour la musique pop ou le jazz, parce que les musiques ont toutes une origine commune." Et pour le prouver, Yuli et ses Musici présenteront un programme dans lequel se mêleront les oeuvres de Chostakovitch (Prélude et Scherzo), de Samuel Barber (Adagio pour cordes), de Mozart (Petite musique de nuit) et de… Michel Rivard.
Ce dernier se frottait en 2006 à l’OSM (et Jean-François Rivest), et le résultat est arrivé sur disque en novembre dernier. Nous offrira-t-il une version light de ses chansons symphoniques? Il explique, au bout du fil: "Les oeuvres ont été faites par le même arrangeur (Blair Thomson), alors c’est une relecture de son propre travail, adaptée à une formation de 15 cordes." Certains critiques ayant reproché à l’enregistrement de l’OSM sa grandiloquence, Rivard croit-il que l’orchestre de chambre soit mieux adapté à son répertoire? "Pas du tout, explique-t-il. C’est certainement différent, parce que l’orchestre symphonique nous porte à souligner l’ampleur de la musique, tandis que l’ensemble à cordes nous ramène dans son intimité, mais au départ, j’essaie d’écrire pour que mes chansons puissent se tenir, aussi bien avec mon propre band que seul avec ma guitare, ou avec un orchestre symphonique…" Et c’est bien leur facilité à s’adapter qui prouve la qualité de ses mélodies.
Drôle de programme, tout de même, qui nous fera passer des Chemins de gravel à la Petite musique de nuit… "Dans ce genre de concert, commente Rivard, il y a des gens qui viendront pour I Musici et qui me découvriront, mais il y en a aussi qui viendront pour m’entendre et qui découvriront l’orchestre, alors c’est la raison du mélange entre chansons et oeuvres classiques. Personnellement, j’ai découvert Chostakovitch par les enregistrements d’I Musici, alors ça me fera plaisir de l’entendre dans ce contexte. C’est le genre de soirée qui est en parfaite concordance avec ma philosophie, qui est d’éliminer les barrières, autant que possible, et d’offrir aux gens de découvrir de nouvelles choses." Et ça donnera un disque? "Je suis encore dans la foulée de celui avec l’Orchestre symphonique de Montréal, et nous préparons aussi d’autres concerts avec l’OSM [en décembre 2009 et en mai 2010], et puis j’ai eu une année assez occupée de ce côté-là avec Beau Dommage aussi, alors j’ai surtout hâte de pouvoir me retrouver seul avec ma guitare pour écrire des chansons… Ce serait un grand bonheur pour moi de faire un disque avec I Musici, mais pourquoi pas avec des chansons qui seraient écrites spécialement pour ça?" À suivre!
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