Yann Tiersen : Yann n'aura pas de facile
Musique

Yann Tiersen : Yann n’aura pas de facile

Yann Tiersen s’arrange pour être là où on ne l’attend pas. L’art de se renouveler et de brouiller les pistes.

Yann Tiersen aurait pu se contenter de répéter le même genre de petites ritournelles charmantes qui l’ont rendu populaire grâce au film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain en 2001 mais, à part ses autres bandes sonores (Good Bye Lenin! en 2003 et Tabarly tout récemment), il a préféré prendre d’autres avenues, moins faciles et moins guillerettes. On a donc eu droit à l’aventure en compagnie de la chanteuse américaine Shannon Wright en 2004 puis à ces Retrouvailles en 2005, un album plus rock.

À quelques jours des deux concerts qu’il donnera au Club Soda, nous avons fait le point avec Yann Tiersen.

Vous êtes en ce moment dans les studios de Peter Gabriel en Angleterre, que préparez-vous?

Yann Tiersen: "Je répète en ce moment aux studios Real World avant de partir en tournée aux États-Unis, et après, j’embraye sur une tournée en Grande-Bretagne. Je reviens fin mai et je mixe mon nouvel album avant de repartir pour les festivals en Europe cet été. Ce ne sera ni une bande sonore ni un disque de chansons tel qu’on l’entend. Ce sera plutôt un album sur lequel j’ai travaillé seul en studio et où Matt Elliott, Syd Matters et Gaëlle Kerrien sont venus faire des choeurs. Il y a aussi Dave Collingwood, du groupe Gravenhurst, qui est venu faire des batteries. Dust Lane sera le titre et l’album devrait sortir en 2010. Ce sont des morceaux beaucoup plus longs que précédemment. Je voulais explorer différentes pistes et surtout des nouvelles. Des mélanges d’acoustique et d’électrique mais travaillés différemment et avec beaucoup de choeurs."

Vous avez multiplié les collaborations au fil des ans. Notamment cette résidence en compagnie d’Orka (groupe des îles Féroé) lors des dernières Trans Musicales de Rennes. Comment s’est effectuée cette rencontre? Envisagez-vous de mettre éventuellement ça sur disque?

"Jean-Louis Brossard, le programmateur des Trans, m’a parlé de ce groupe à un concert d’Animal Collective. Il m’a envoyé leur disque et m’a proposé de les rencontrer pour qu’on bosse ensemble sur une création. À la suite des concerts aux Trans, un disque devrait sortir. Pour moi, c’était plus qu’une simple collaboration; le but n’était pas que je sois mis en avant. J’étais le 6e membre du groupe et on ne jouait aucun de mes morceaux, seulement ceux d’Orka."

Vous serez bientôt à Montréal pour deux concerts. À quoi aurons-nous droit? Un show plus rock ou plus acoustique? Des nouvelles chansons?

"Oui, il y aura de nouveaux morceaux qui seront sur le prochain album. On sera six sur scène: Christine Ott (ondes Martenot) et Stéphane Bouvier (basse), Gaëlle Kerrien (voix/choeurs), Robin Allender et Dave Collingwood, deux musiciens anglais qui ont joué avec Gravenhurst. Ce sera un concert électrique évidemment, dans la lignée de la tournée qui avait suivi les albums Les Retrouvailles et On Tour. Dans les nouveaux morceaux, il y a beaucoup de voix. Donc, tous les musiciens sur scène vont aussi chanter."

À écouter si vous aimez /
Miossec, Dominique A, The Married Monk