Buraka Som Sistema : Kuduro pour durer
Le Buraka Som Sistema vient nous faire découvrir à quoi ressemble le kuduro.
Au Portugal, on n’écoute pas que du fado, le Buraka Som Sistema se nourrit plutôt au hip-hop patraque, au baile funk, au grime et au kuduro. Au quoi, dites-vous? Au ku-du-ro. "Le kuduro est un genre de musique qui est apparu au début des années 90 en Angola. Ce style est né de musiciens qui s’essayaient à la techno et à la house. Au final, ils sont arrivés avec ce mélange d’électro, de hip-hop, de soca, de ragga et de calypso. Avant, ils nommaient ça batida (qui veut dire "beat" en portugais)", explique Riot (de son vrai nom Rui Pité), D.J. du collectif portugais.
Comme le baile funk brésilien ou la cumbia sonidera mexicaine, le kuduro et ses nombreuses variantes est un autre exemple des métissages de musique moderne occidentale (techno, house, néo-dub, punk, hip-hop) avec des sonorités plus typiques des pays où sont nés ces styles. Le terme world beat n’aura donc jamais aussi bien porté son nom, en autant qu’on mette l’accent sur le mot "beat". "Ça n’a rien à voir avec le world beat comme la plupart des gens l’entendent. Et le style de kuduro qu’on pratique est assez différent des autres. Nous, on a simplement modifié le genre à notre goût, en ajoutant du hip-hop, des rythmes plus rapides et toujours des paroles en portugais. Tout ça remonte à 2006 environ. On s’est rendu compte que les gens aimaient bien, ça nous a donc motivés à lancer un disque, From Buraka to the World. Là, on vient de faire paraître Black Diamond et ça va plutôt bien", résume Riot en direct de Lisbonne où le groupe réside.
L’Angola étant une ancienne colonie portugaise, de nombreux Angolais vivent donc à Lisbonne et dans les alentours. "Buraka est le nom d’une banlieue de Lisbonne (Buraca). Nous avons été initiés au kuduro par le biais de la communauté angolaise établie à Lisbonne et on a d’ailleurs un expatrié angolais avec nous dans le groupe, précise le D.J. Le kuduro est partout ici."
Sur scène, les quatre membres se lancent dans un set vitaminé et endiablé, avec quelques danseurs qui viennent ajouter couleur et mouvement. "C’est très spontané et même un peu agressif. Ça saute de partout. Ce n’est pas du tout le genre de show où tu risques de t’endormir", prévient Riot en rigolant.
À écouter si vous aimez /
Diplo, M.I.A., Ghislain Poirier