Coeur de pirate : Les chansons d'amour
Musique

Coeur de pirate : Les chansons d’amour

Coeur de pirate, alias Béatrice Martin, vient faire rosir les joues des Saguenéens avec ses perles de chansons.

Tel un vrai flibustier, Béatrice Martin a abordé le bateau de la pop québécoise sans crier gare. Mais plutôt que de le piller, l’auteure-compositrice-interprète derrière Coeur de pirate y a apporté un coffre débordant de petits bijoux de chansons jouées au piano. Rien de tape-à-l’oeil, que des perles d’environ deux minutes trente, toutes fragiles, toutes franches. Vite fait, de nombreux marins haut gradés ont accueilli Béatrice à bras ouverts, causant une certaine jalousie chez d’autres matelots n’y voyant qu’une jeune sirène opportuniste, blonde de surcroît.

Sous contrat avec l’étiquette Grosse Boîte/Dare To Care (Tricot Machine, Malajube) et invitée à se produire, l’été dernier, aux FrancoFolies de Montréal et au festival Osheaga, la musicienne n’aurait jamais cru attirer autant d’attention en si peu de temps. Même le célèbre blogueur américain Perez Hilton s’est entiché de la jeune femme. Dire qu’il y a un peu plus d’un an, elle était la simple claviériste de Bonjour Brumaire. "J’ai mis quatre pièces sur ma page MySpace, donné deux concerts, et hop!, blogueurs, journalistes et représentants des maisons de disques se sont précipités sur mon cas", nous expliquait Béatrice au printemps. "Je ne comprends pas trop ce qui m’arrive. J’ai seulement 19 ans, et ça me dépasse un peu."

La journée de notre entretien, elle faisait l’objet d’une séance photos en avant-midi. Suivait en après-midi un cours au Collège Jean-de-Brébeuf, où elle termine un DEC en arts, lettres et communications. Puis, elle accordait deux entrevues en fin de journée. De quoi faire décrocher n’importe quel jeune blasé par sa vie d’étudiant. "Non, non. J’ai bien l’intention de m’inscrire à l’université", me contredit la jeune femme.

Il faut dire que Béatrice Martin a l’habitude des bancs d’école, elle qui a étudié le piano classique au Conservatoire de 9 à 14 ans. "Au lieu d’entretenir une vie sociale, je pratiquais mon doigté tous les jours. J’étais ultra renfermée. Je ne parlais à personne et je gardais tout en dedans."

Béatrice s’est servie des compositions de Coeur de pirate pour écouler le fiel accumulé pendant son adolescence. Épaulée par le réalisateur David Brunet (Tricot Machine, Yann Perreau), qui a enrobé l’album d’arrangements de cordes, de cuivres et d’orgue, la pianiste y a immortalisé plusieurs chagrins d’amour déchirants. "C’est pour ça que mes chansons sont courtes. Autrement, le disque aurait été assommant", rigole la Montréalaise qui lancera son album en France prochainement. "Sérieusement, un coeur de pirate, c’est un coeur qui, même après avoir été piétiné à maintes reprises, peut encore aimer avec autant d’ardeur et de confiance. C’est un coeur qu’on a pillé, mais qui s’est relevé. Parallèlement, un coeur de pirate, c’est aussi une facette inhérente de l’âme humaine. C’est triste à dire, mais un pirate, c’est infidèle, et ça ne doit rien à personne." Nous voilà prévenus.

ooo

PETITE ENTREVUE ACCROCHE-COEUR AVEC BEATRICE MARTIN

Voir: Qu’est-ce qui fait le plus battre ton coeur de pirate?

Béatrice Martin: "Les surprises. Je suis tellement fan de ce qui est spontané en amour…"

Quelle est ta chanson d’amour favorite?

"First Day of My Life, de Bright Eyes, même si ça peut s’appliquer à pas mal de trucs."

Faut-il être en amour pour écrire une chanson d’amour?

"Non. Mais faut savoir bien imaginer."

Ou, mieux encore, en peine d’amour?

"Ça, c’est le meilleur. Surtout dans mon cas."

Quel est ton souvenir le plus "salement romantique"?

"Malheureusement, pour respecter la définition de "salement romantique", je n’en ai pas. Mais je suis très kitsch dans ce que je trouve romantique… et jamais on n’a réussi à me surprendre de ce côté-là." (K. Laforest)