Slipknot : Souffrance et fantaisie

Il personnifie le clown psychopathe qui est affublé du numéro 6 dans le groupe Slipknot, cette formation qui a posé les balises du néo-métal et qui a réussi à fusionner à sa musique un concept théâtral pour le moins controversé. Le percussionniste Shawn Crahan est à l’origine de cette idée qui a propulsé le groupe à l’avant-scène du heavy métal en 1999, après la sortie de son premier album éponyme.

Les neuf musiciens masqués, menés par le chanteur Corey Taylor, en sont maintenant à leur quatrième production (All Hope Is Gone, 2008) et se retrouvent de nouveau sur la route, où tous les "Maggots" de la planète sont au rendez-vous. Crahan s’est finalement décidé à remettre son masque. Celui qui, pour des raisons familiales, considérait l’éventualité de quitter la formation est bel et bien de retour pour défendre ce qu’il considère comme le meilleur disque de Slipknot. Une mission qu’il endosse totalement.

"Nous représentons une forme de fantasme, explique-t-il. Nous représentons ces jeunes qui luttent avec une souffrance et qui ont de la difficulté à vivre avec ce qui les entoure. Encore aujourd’hui, nous sommes en mesure de rester en contact avec cette souffrance, que nous avons vécue nous-mêmes étant jeunes. Nous avons tout simplement trouvé une façon de l’exprimer à travers notre art et notre musique. Nous ne sommes pas politiques et nous ne sommes pas religieux non plus. Nous ne jugeons personne et c’est ce que nous revendiquons."

Le musicien semble toucher à tout. En plus de son rôle de batteur au sein des groupes To My Surprise et Dirty Little Rabbits, il produit lui-même les vidéos de Slipknot et réalisera un documentaire pour célébrer le 10e anniversaire de leur premier disque.

"Je me considère parfois comme un personnage sorti de la Renaissance, constate-t-il. Un artiste qui touche à toutes les facettes de la création. C’est vrai! Je compose de la musique, je fais de la photo, j’adore le cinéma et je réalise des films et des vidéos. Bien sûr, je fais de la scène, mais je peins aussi! Je m’occupe. Tout le temps. Je ne peux pas rester assis sur mon cul. Ça m’a pris 10 ans avant de me définir comme un artiste. C’est-à-dire accepter d’être autre chose qu’un simple musicien de heavy métal."

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