Alex Cuba : Aimes-tu la vie comme moi?
L’auteur-compositeur cubano-canadien Alex Cuba débarque à Ottawa dans le cadre de Scène Colombie-Britannique. À ses pieds, des godasses qui ont voyagé un brin; dans sa tête, des mélodies et des histoires imprégnées de ses périples.
"Bonjour, c’est Guillaume du Voir Gatineau-Ottawa. Vous avez quelques minutes pour parler?" demandais-je. "Oui… Moi, je suis libre comme l’air. Il fait un temps superbe ici à L.A., et j’en profite. J’ai un spectacle ce soir, mais autrement… j’ai plusieurs heures à tuer", répond Alex Cuba dans un anglais qui trahit de façon charmante ses origines cubaines. Euh… bon, j’aurais dû préparer quelques questions de plus! "T’en fais pas, m’assure Cuba. J’ai la parole facile…" Depuis sa tendre enfance passée à Artemisa (à une centaine de kilomètres de La Havane), Alex Cuba – Puentes de son vrai nom – a toujours su communiquer facilement sa passion pour la musique. "Déjà, quand j’avais trois ou quatre ans, mon père avait compris que s’il voulait mon attention, il devait passer par la musique." Cet intérêt précoce lui a permis de faire sa première apparition à la télévision nationale cubaine. Chemin faisant, il remporte à 18 ans un concours national d’auteurs-compositeurs. Toutefois, c’est lors de son exil au Canada au tournant du siècle que Cuba a pu explorer la musique comme il l’entendait. "Mes origines font partie intégrante de ce que je suis. Cuba représente mes mots, mon coeur et mes racines, mais j’étais rendu à un point où la musique latine traditionnelle ne collait plus à ce que j’étais", renchérit Alex Cuba, qui a toujours baigné dans un heureux mélange de rumba, de jazz cubain, de campesina et de musique soul et rock américaine. Au Canada, il propose Humo de Tobaco ("fumée de tabac") et Agua del Pozo ("l’eau du puits") en 2006 et 2007, albums en espagnol tous deux sacrés meilleure parution world au gala des prix Juno l’année suivante. Une reconnaissance inespérée, affirme-t-il. "Ça ne fait que quelques années que je suis ici et je ne conçois pas encore qu’on veuille me faire une place."
Peut-être est-ce la sensibilité musicale anglo-saxonne, les textes amoureux de cette langue sensuelle ou plutôt les mélodies rappelant parfois Stevie Wonder ou James Taylor qui lui permettent d’occuper cette place singulière qui révèle au public ce qu’Alex Cuba, ce nouveau résident de Smithers en Colombie-Britannique, est vraiment. "Assurément, je suis plus confiant que jamais. Je me connais en tant qu’homme, en tant que musicien et en tant que Cubain qui a pris pour résidence ce beau pays. Ça me donne la force de me dévoiler encore plus…" conclut-il.
À voir/écouter si vous aimez / Stevie Wonder, Buena Vista Social Club, les jeans pattes d’éléphant