Arnaud Rebotini : Retour vers le futur
Musique

Arnaud Rebotini : Retour vers le futur

Arnaud Rebotini fêtera les 10 ans d’Elektra d’abord en compagnie de ses vieux synthés puis de son groupe Black Strobe.

Entre une flopée de remix – de Rapture à Depeche Mode, en passant par Tiefschwarz et Zen-Kei -, son boulot de D.J., quelques pistes qu’il pond sporadiquement et son groupe Black Strobe qu’il mène depuis 1997 avec son collègue Ivan Smagghe, le Parisien Arnaud Rebotini a trouvé le temps d’amadouer tous ses vieux synthés et de lancer l’album Music Components. Lui qui avouait il y a quelques années ne jurer que par la nouvelle quincaillerie, tout simplement parce qu’elle est plus efficace et moins capricieuse, fait aujourd’hui amende honorable et revient à ses anciennes amours. "J’avais envie de faire un concert entouré uniquement de mes vieilles machines. J’apprécie le côté pratique des nouvelles machines mais je me suis rendu compte qu’elles me faisaient perdre le côté intuitif. En live, le laptop a tendance à figer la musique et la performance. J’avais envie de remettre le musicien au centre de la scène et de la musique. Alors j’ai tout simplement recommencé à brancher mes vieux synthés, à les interconnecter, sans ordinateur, en utilisant des boîtes à rythmes", résume le musicien et bidouilleur au physique d’un videur de boîte de nuit.

L’art de faire du neuf avec du vieux, finalement. Car Music Components n’a rien d’un album rétro; il est au contraire tout ce qu’il y a de plus actuel. "L’idée, c’est de montrer que les vieux synthés ont beaucoup plus de chaleur et de grain, qu’ils sonnent beaucoup mieux que bien des instruments ou appareils modernes, précise Arnaud Rebotini. Prends, par exemple, un groupe de rock actuel qui joue sur des instruments des années 50. Ce n’est pas parce qu’il a ces instruments qu’il va nécessairement se mettre à jouer du rockabilly, c’est parce qu’il aime leur son!"

À voir si vous aimez /
Les beatboxes Roland TR-909 et TR-808, les synthés Roland SH-101, Juno-60 et Korg Mono/Poly

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10 ANS D’ELEKTRA

Maintenir le cap pendant dix années avec un festival aussi unique et particulier, c’est un pari insensé qu’a relevé avec constance et brio Alain Thibault, directeur général et artistique de l’événement. Sa persévérance a porté fruit car, désormais, on peut qualifier ce festival dédié aux arts numériques d’arrêt obligatoire pour tous les artistes qui évoluent dans ces sphères et pour tous les aficionados et curieux qu’Elektra ne manque pas d’attirer d’une année à l’autre. Afin de célébrer dignement ce 10e anniversaire, l’équipe propose une version "augmentée" du festival qui s’échelonnera sur 10 jours, du 1er au 10 mai, autant à l’Usine C que dans diverses galeries d’art et au Conservatoire de musique de Montréal. Une bonne partie de ces événements seront suivis par une certaine "Lucy", jeune femme moderne qui sera affublée d’un tas de bidules qui capteront ses réactions et les retransmettront sur le site du festival. Pour voir où en est Lucy et obtenir plus de détails sur la programmation, consultez le www.elektramontreal.ca.