Mastodon : À la conquête de l'espace
Musique

Mastodon : À la conquête de l’espace

Après avoir exploré le feu, les océans et la terre, Mastodon se lance à la conquête de l’espace sur Crack the Skye. Décollage réussi.

Le groupe d’Atlanta est tellement fier de son quatrième album qu’il a décidé d’offrir ce qu’il considère comme étant l’expérience ultime d’écoute: "Quand on l’a entendu pour la première fois après l’enregistrement, on a réalisé que c’était le genre d’album qui méritait d’être joué dans l’ordre en concert, et jusqu’à maintenant, l’expérience est concluante. À notre grande surprise, les fans connaissent déjà très bien les chansons", raconte le bassiste Troy Sanders. Mastodon jouera ensuite sept ou huit morceaux de ses disques précédents: "C’est la première fois qu’on donne un concert de 90 minutes. On a toujours pensé que le public préférait les performances concises, mais cette fois-ci, on s’est dit qu’on allait leur en donner pour leur argent", s’exclame-t-il en riant.

Lorsqu’il a lancé le EP Lifesblood en 2002, le quatuor, complété par le chanteur-guitariste Brent Hinds, le guitariste Bill Kelliher et le batteur Brann Dailor, n’avait pas prévu dédier ses quatre premiers disques aux éléments de base: "Après Leviathan (2004), consacré à l’histoire de Moby Dick, on a réalisé qu’on pouvait bien poursuivre dans cette veine puisque Remission (2003) parlait du feu." Crack the Skye est cependant l’album le plus personnel de Mastodon. Par exemple, le Skye du titre fait référence à la soeur décédée du batteur: "Pour la première fois, on a décidé de se servir des textes comme d’une thérapie. Ceux et celles qui souhaitent analyser les textes en profondeur vont y trouver des éléments de nos vies. Ceci dit, les textes sont multidimensionnels et ouverts à l’interprétation. On veut aussi que les fans se reconnaissent dans notre musique", explique le bassiste.

Un autre aspect important de Crack the Skye est le choix du réalisateur Brendan O’Brien (Bruce Springsteen, AC/DC). Pour ceux et celles qui suivent le groupe métal progressif depuis ses débuts, la présence d’un réalisateur mieux connu pour son travail avec des groupes rock a de quoi faire peur: "On a choisi Brendan parce qu’on avait le sentiment que Crack the Skye avait besoin d’un son rock, et Brendan est le "rock dude" par excellence. On a envoyé nos premiers démos à plusieurs réalisateurs, et c’est le premier qui a répondu. On ne pensait pas que ça l’intéresserait, mais il croyait être en mesure de nous aider à trouver le son qu’on recherchait pour Crack the Skye. Le plus beau, c’est qu’il habite aussi à Atlanta. C’est la première fois qu’on enregistre chez nous. C’était bien de passer du temps à la maison", souligne Troy, qui tient à préciser qu’en travaillant avec O’Brien, Mastodon ne cherchait pas à s’attirer un plus large public: "Brendan a une oreille incroyable et c’est un musicien talentueux. C’était fantastique de travailler avec lui, mais on est restés maîtres de notre bateau. Crack the Skye, c’est du Mastodon à 100 %", assure le bassiste.

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