Musique à bouches : Toujours une chanson à la bouche
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Musique à bouches : Toujours une chanson à la bouche

Six hommes posent leur Musique à bouches sur un premier disque rassurant.

Sur scène, dans leurs chemises bleues assorties et leurs jeans, les six chanteurs de Musique à bouches rendent à la fois l’image d’une bande de syndicalistes en réunion et celle d’un boys band.

Et les apparences ne sont pas trompeuses. Entre engagement et franche rigolade, David Bélanger, Olivier Brousseau, Daniel Charest, René Desmarais, Jérôme Fortin et Sylvain Trudel se sont tricoté un répertoire traditionnel qui repose autant sur l’existentialisme naval du Voyage (de Georges Langford) que sur la paillardise de La Lime (où un homme se plaint des attributs de sa femme). "On s’est donné comme ligne directrice d’avoir du plaisir et de chanter en français, affirme Desmarais. Notre mission, c’est de maintenir la tradition vivante."

Enregistré devant public le 7 février dernier à l’Auberge La Caravane de North Hatley, Musiques à bouches en spectacle, le premier album de la formation, présente six voix, fortes et sensibles, et le simple dépouillement de leurs harmonies. Sans oublier les quelques histoires échevelées de mononc’ René, qui ne se fait pas prier pour conter des pipes.

Cet aparté guilleret constitue peut-être d’ailleurs le seul moment où la dynamique intergénérationnelle, si chère à l’ensemble vocal, est palpable. "Le but ultime, c’est de sentir un seul bloc harmonique. Quand on réussit à atteindre ça, c’est là que le poil lève sur les bras", explique Brousseau.

Y’A BEN DU CHANGEMENT

Bien en vue à l’intérieur de la pochette, ce drapeau du Québec flottant derrière les six hommes ne serait pas le témoin d’un engagement politique, mais d’un projet d’appropriation identitaire. "L’idée, c’est de raconter notre histoire et que ça devienne un tremplin pour mieux vivre aujourd’hui", précise Desmarais.

Musique à bouches, une aventure humaine dont on saisit la véritable teneur quand les bardes nous racontent les concerts qu’ils improvisent parfois dans des centres pour personnes âgées. Trudel prend soudain un ton plus grave, ému: "Les madames se mettent toutes belles, mais il y en a, au bout de la troisième chanson, qui dorment. Il y a en d’autres qui ferment les yeux et il arrive qu’on voit une larme couler sur leur visage."

Musique à bouches
Musique à bouches en spectacle
(Indépendant)

À écouter si vous aimez /
Les Charbonniers de l’enfer; Galant, tu perds ton temps