Cindy Doire : Douces averses
Musique

Cindy Doire : Douces averses

Cindy Doire profite du concert Cabaret délicieux, où elle partage la scène avec Amélie Lefebvre, pour présenter son nouvel album Chapeau de pluie.

Cindy Doire évolue sur la scène musicale franco-ontarienne depuis 2007, année de parution de son premier album, La Vie en bleu. Originaire de Timmins, cette fille d’un rockeur au coeur tendre maniait la guitare depuis l’enfance pour accompagner ses compositions, écrites en anglais… À l’invitation d’une camarade universitaire organisant un spectacle en français, elle se voit contrainte de composer in extremis des pièces dans la langue de son paternel. Un réalisateur dans la salle ce soir-là lui donnera la chance de graver ses compositions – désormais francophones – sur un premier album aux ambiances cabaret-jazzy.

L’auteure-compositrice-interprète, qui a remporté le prix Découverte au dernier Gala des prix Trille Or, a fait du chemin depuis, traversant le pays, des fêtes de quartier aux festivals d’envergure. Elle y dénichera presque aussi fortuitement celui qui allait réaliser son deuxième gravé: le musicien canadien Colin Linden, bien connu pour avoir réalisé notamment les albums de Bruce Cockburn et Sue Foley. "Je voulais remettre cette collaboration à plus tard, pour mon album anglophone, mais il a insisté pour faire celui en français. Il manie un minimum de français appris à la petite école. Il tenait à toujours le parler quand on était ensemble. Il commandait même son café en français à Nashville, alors que personne ne le comprenait (rires)", souligne Cindy Doire.

C’est entre cette ville du Tennessee, où Linden habite, et Toronto que sera enregistré Chapeau de pluie. "Colin voulait me déstabiliser, me sortir de mon environnement. J’avais des tounes en banque, mais j’ai dû composer quatre chansons en studio. Comme ça arrive souvent dans ce contexte: je suis inspirée, j’écris beaucoup."

Insomnie à Nashville

Toujours imprégnée de folk, Cindy Doire troque maintenant le jazz pour des teintes country, blues et roots. "La majorité des chansons que nous cosignons, Colin et moi, ont été créées alors que nous souffrions tout deux d’insomnie à Nashville. Je lui envoyais les textes par courriel. Il travaillait les musiques et nous la finissions ensemble. Ça s’est déroulé de façon très intime et naturelle avec lui. Il avait une vision d’ensemble pour cet album. Il a donné de l’espace à mes chansons, il a créé un environnement autour de chaque pièce, a ajouté une ambiance… Sa touche est un peu partout."

Avec des titres comme Chapeau de pluie, Matin bleu et Noir c’est noir, l’album dégage une certaine mélancolie, une douce tristesse que l’on pourrait lier à l’imagerie de la pochette de l’album: "J’aimais l’image: la pluie est présente, mais remarquez, le parapluie se trouve à côté de ma tête. Comme si j’acceptais cette averse. Il faut savoir jouir du contraste dans la vie."

Récemment déménagée de Toronto à Montréal pour se rapprocher de ses musiciens et donner une poussée à ce deuxième album, celle qui a fait des études en langues modernes pour voyager ne pose jamais ses valises trop longtemps. "J’adore planter des racines un peu partout. M’éparpiller. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai tout vendu pour repartir à neuf, comme je viens de le faire. Je semble condamnée à repartir tous les deux ans", constate l’artiste qui a vécu à Vancouver, au Mexique et à Cuba, notamment.

Son escale prochaine à Ottawa lui permettra de partager la scène avec son acolyte torontoise Amélie Lefebvre (et ses Singes bleus), dans le cadre des Vendredis de la chanson francophone. Pour ce nouveau spectacle, Cindy Doire s’entoure de Tricia Foster (trois prix Trille Or 2009) à la basse, de Cécile Doo-Kingué à la guitare, de Daniel Boivin à la guitare baryton et d’Olivier Fairfield (J’envoie) à la batterie.

À écouter si vous aimez / Térez Montcalm, Roxanne Potvin, Kate Maki