La Patère Rose : Plus que du bonbon
Musique

La Patère Rose : Plus que du bonbon

Lauréate des Francouvertes en 2008, La Patère Rose sera en spectacle à La Tuque ce jeudi. Une rencontre entre l’électro et la chanson classique.

Sherbrooke, hiver 2005. La chanteuse Fanny Bloom (Fanny Grosjean) coiffe au fil d’arrivée du concours Cégeps en spectacle la formation Misteur Valaire. Âgée alors de 18 ans, la musicienne présente un numéro en solo, où elle interprète ses chansons au piano et à la guitare. Plus audacieux, Misteur Valaire y va d’une longue pièce électro-jazz de 10 minutes, mais la présence scénique de Fanny étonne. If you can’t beat them, join them, dit l’adage. C’est ce qui arrive quelques semaines plus tard lorsque Kilojules (Julien Harbec) et Roboto (Thomas Hébert) invitent Fanny à "jammer" dans le repaire des Valaire. Naît ainsi La Patère Rose.

Comme si elle venait de mettre ses doigts dans une prise de courant, Fanny se découvre une toute nouvelle énergie au contact des deux bidouilleurs électro. "Ma rencontre avec les gars a carrément rajeuni mon répertoire de 15 ans, lance la musicienne en entrevue. En solo, mes chansons étaient plus sérieuses, inscrites dans une tradition de chansonniers. Quand je réécoute ces vieilles pièces, j’ai l’impression d’entendre une adulte qui ne bouscule rien."

Puis vient le concours Les Francouvertes en 2008, où le trio brûle les planches, raflant une multitude de prix, dont les grands honneurs et celui de la meilleure chanson pour Backyard souvenir. La composition se retrouve sur le premier album éponyme de La Patère Rose, lancé cet hiver par la très tendance étiquette Dare To Care/Grosse Boîte (Malajube, Tricot Machine, Coeur de Pirate).

Réalisé par Loïc Thériault (Misteur Valaire, Kevin Thompson), l’album est un choc entre deux comètes. L’univers éclaté électro et celui plus traditionnel de Fanny qui a de nombreuses années de piano classique dans le corps. "J’arrive souvent avec une idée de musique et de mélodie. Je la montre aux gars qui se mettent à travailler dessus. On passe énormément de temps à peaufiner les chansons. Plusieurs mois peuvent s’écouler avant qu’une composition atteigne sa forme finale."

Enclin aux débordements, tant vocaux (Fanny peut crier sans avertissement) qu’instrumentaux (Kilo et Robo épicent les pièces de La Patère d’effets sonores), la formation fait preuve d’une audace rafraîchissante. "J’adore passer d’un extrême à l’autre. C’est ce qui m’a permis de me détacher de mes vieux réflexes de compositrice poussiéreuse."

À écouter si vous aimez /
Camille, Misteur Valaire, Ariane Moffatt