Think About Life : La vie, la vie
Musique

Think About Life : La vie, la vie

Think About Life lance Family, un album qui suggère que le monstre à trois têtes a compris comment canaliser sa folle énergie.

C’était il y a plus de trois ans au Théâtre Plaza, en première partie de Wolf Parade. Une bébitte déjantée répondant au nom de Think About Life avait implosé sous nos yeux. Fous raides dingues, surtout le chanteur Martin Cesar, qui rigole en se remémorant ce concert. "Notre approche de la scène a changé. D’ailleurs, je m’attends à une réaction du public au show du 28 mai, à ce que les gens trouvent qu’on est un peu moins fous qu’avant… On est plus concentrés sur ce qu’on a à livrer."

À l’écoute de Family, nouvelle galette du trio parue chez Alien8 Recordings, il nous vient l’impression que TAL a trouvé une façon de canaliser sa folle énergie. Difficile de résister à ce "broken toy disco-rock" d’où se dégage une forte couleur soul-funk. "Ça fait un an qu’on joue les tounes en show, en tournée avec Ratatat, notamment. On a remarqué que les gens embarquaient tout de suite et ça nous a donné confiance pour l’album."

Avant de se jeter à corps perdu dans l’aventure déterminante du deuxième album, Martin Cesar, Graham Van Pelt (Miracle Fortress) et Matt Shane ont pris le temps de réfléchir aux directions à prendre. "On s’est entendus sur le fait que pour nous, c’était important de communiquer ce qu’on est comme groupe et comme individus. On est toutes des personnes très complexes… Personnellement, je n’arrive pas pantoute à me comprendre, je suis en perpétuelle remise en question! Oui, on a un côté dérangé, mais on adore la vie, d’où notre nom de groupe." Un nom pas toujours facile à porter. On s’attend presque à voir arriver un band de rock chrétien… "Ou six ados avec des bas aux genoux, habillés en fluo. Oh, attends! Tu me rappelles qu’il y a deux ans, on jouait à Kansas City et une fille nous avait gentiment offert de nous héberger. On s’est rendu compte qu’elle nous pensait pro-vie et qu’elle voulait avoir une bonne discussion là-dessus avec nous!"

Même s’il a trouvé comment canaliser sa fébrilité, le groupe évoque parfois, par des sonorités ou la vibration joyeuse et festive qui traverse l’album, l’euphorie d’un Four Tet (sur Wizzzard et Set You On Fire en particulier) ou le foisonnement survolté de The Go! Team. "Ah! J’aimerais donc ça partir en tournée avec eux, rêvasse Martin en pensant à la chanteuse Ninja. Une belle fille noire avec un beau gars noir comme moi, me semble que ça ferait un bon match! Sans blague, je pense que tous les deux on communique bien le nouvel esprit de la musique noire. C’est quelque chose de très physique. T’écoutes de la musique africaine et tu te rends tout de suite compte que ces gens-là chantent pour partager une façon de vivre et d’être au monde. Moi, quand je monte sur une scène, j’arrête enfin de me poser des questions. Je commence à voir des couleurs, ça bouge… Malgré toutes nos différences, on devient une entité. Tu fais partie d’une grosse boule de couleurs, c’est vraiment spécial."

En magasin le 26 mai

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