Amadou & Mariam : Vendredi à Montréal
Musique

Amadou & Mariam : Vendredi à Montréal

Amadou & Mariam vous souhaitent la bienvenue au Mali, en direct de Montréal.

Cela fait plusieurs années qu’Amadou & Mariam inscrivent Montréal comme arrêt obligatoire lors de leurs tournées; tournées qui, soulignons-le, s’étendent de plus en plus à travers la planète. Cette fois-ci, le célèbre couple malien vient nous présenter Welcome to Mali, un album lancé en novembre 2008 et que le binôme avait en partie dévoilé l’année dernière aux FrancoFolies de Montréal.

Ce nouveau disque fait suite au très populaire Dimanche à Bamako, paru en 2004, qui avait littéralement propulsé le duo vers les hautes sphères, en grande partie grâce à la précieuse collaboration de Manu Chao. Il va sans dire que ce Welcome to Mali était attendu par plusieurs avec un mélange de hâte et d’appréhension. Le couple allait-il poursuivre vers une occidentalisation de sa musique ou tenterait-il de rester fidèle à ses racines pop maliennes? Pour arriver à plaire à tous, les fans d’hier comme ceux d’aujourd’hui, Amadou & Mariam ont opté pour le juste milieu. Ainsi, le disque démarre par une collaboration avec le chanteur britannique Damon Albarn (Blur, Gorillaz) qui amène le couple vers un son beaucoup plus pop et moderne. La chanson Sabali a connu un très gros succès en Europe et particulièrement en Angleterre, pays qui n’avait pas encore succombé aux charmes de Dimanche à Bamako. Maintenant, c’est tout le Royaume-Uni qui ouvre ses portes, et ses oreilles, à Amadou & Mariam.

Cela dit, on se demande évidemment si le couple ne s’est pas senti obligé de poursuivre sur la lancée entamée avec Dimanche à Bamako en créant quelques titres plus "crossover", susceptibles de plaire à un public moins habitué à la musique africaine et aux paroles – bien que toujours aussi simples et naïves – en français. "Lorsqu’on a commencé à travailler sur ce disque, on était dans l’esprit de quelque chose qui pouvait être beaucoup plus axé sur le développement, mais jamais on n’a senti de pression pour rester aussi commercial, fait remarquer Amadou. La pression bloque l’inspiration, donc on évite. On était dans le même dynamisme que pour notre précédent disque. Quant à la technique et à l’instrumentation, on a travaillé différemment pour amener une autre couleur. Et ça, c’est un travail de richesse, quoi."

Par contre, il faut préciser, surtout pour ceux qui connaissent un peu moins l’univers d’Amadou & Mariam, que le mélange des genres a toujours fait partie de leur musique, et c’est pourquoi plusieurs musiciens et réalisateurs occidentaux se sont intéressés à eux. "Nous avons toujours envie d’explorer davantage les musiques pop occidentales car cette culture fait aussi partie de la nôtre. À l’époque, en Afrique, nous écoutions beaucoup de musique qui venait d’ailleurs. Par exemple, les Bee Gees, on aimait bien leur façon de chanter, on trouvait ça formidable. Comme les guitares de David Gilmour dans Pink Floyd. Led Zeppelin nous fascinait beaucoup aussi. On a toujours cherché à mélanger les sons qu’on entendait en Afrique avec la musique rock, blues ou électronique. On voulait rapprocher ces genres de musique de notre musique originale malienne. Je pense que cette fois-ci, on y est arrivé, mais en mélangeant avec la musique électronique. C’est une musique qui nous parle, poursuit Amadou, mais on ne savait pas comment faire le lien et des gens comme Damon Albarn, et certains des autres collaborateurs qui se retrouvent sur le disque, nous ont beaucoup aidés pour ça. C’est une histoire de rencontres et de hasard."

À voir si vous aimez /
Salif Keïta, Toumani Diabaté, Vieux Farka Touré