Karkwa : Répercussions
Karkwa partagera la scène avec des jeunes de la rue lors d’un spectacle-bénéfice pour les Ateliers Art-Go et Point de rue.
Depuis la sortie de son album Le Volume du vent, Karkwa vogue sur le succès, multipliant les spectacles autant au Québec qu’en Europe et récoltant une foule de prix, dont quatre Félix lors du dernier Gala de l’ADISQ. On retrouve maintenant la troupe de Louis-Jean Cormier à Trois-Rivières pour un spectacle-bénéfice dont les profits seront versés aux organismes Point de rue et les Ateliers Art-Go. Qui plus est, cinq jeunes de la rue, soit Audrey Kim Roussel, Marie-Claude Lacroix, Julie Belisle Lafontaine, Laeticia Chamberland et Simon Dussault, joueront des percussions sur scène avec le groupe pendant quelques morceaux.
À la genèse de ce projet, on retrouve le trio Les Bebeats, formé de Fabiola Toupin, Marie-Annick Châteauneuf et Christian Laflamme. "C’est une idée qu’on avait depuis un bout de temps de faire un projet avec Jean Beaulieu et les jeunes des Ateliers Art-Go, confie Laflamme. Les percussions leur demandent de l’implication et de l’attention, il faut que tout le monde soit dans le même rythme. C’est surtout ça le but, que les jeunes travaillent ensemble sur quelque chose au lieu d’être tout seuls dans leur coin à broyer du noir."
Cette année, l’écrivaine Véronique Marcotte s’est jointe au projet à titre de directrice artistique. "Je viens juste leur montrer à se "grounder" plus et à travailler sur l’attitude qu’ils dégagent pendant qu’ils jouent, explique-t-elle. Parce que l’an passé, lors du spectacle des jeunes avec Offenbach, c’était parfait musicalement, mais visuellement, il manquait un petit quelque chose."
C’est par ailleurs Marcotte qui a présélectionné les pièces sur lesquelles les jeunes joueront avec le groupe. "J’ai envoyé un premier choix de chansons à Christian qui, évidemment, est beaucoup plus doué que moi musicalement, et lui est resté avec À la chaîne et Combien. Ce sont vraiment des coups de coeur que j’avais. Karkwa est un des bands qui écrivent très bien au Québec; c’est pas tous les groupes qui se donnent la peine de travailler autant leurs textes."
Lesdits textes sont souvent très engagés chez Karkwa, mais à cet égard, Stéphane Bergeron, le batteur de la formation, nuance quelque peu: "C’est l’engagement du gros bon sens. La chanson Échapper au sort, par exemple, c’est simplement que Louis-Jean a entendu aux nouvelles qu’un jeune était mort gelé dans un banc de neige à Montréal et on s’est dit : "Voyons donc, on va sur la Lune puis il y a encore des personnes qui meurent de froid, ça n’a pas de bon sens.""
Le musicien tient d’autre part à préciser que son groupe ne court pas après les causes, acceptant de participer à des spectacles-bénéfices seulement quand le sujet le touche et que le projet est intéressant. "On est allés rencontrer les jeunes et on les a entendus jouer sur notre musique, puis c’était bien l’fun, assure Bergeron. En plus de moi comme batteur, on a déjà un percussionniste dans le band, alors ça va vraiment faire une grosse section de percussions. C’est la première fois que Karkwa va sonner aussi tribal!"