Isis : Vagues de métal
Sur chacun de ses albums, Isis cherche à capter l’attention de l’auditeur dans le but de le faire voyager à l’intérieur de lui-même. Wavering Radiant propose un circuit particulièrement réussi.
Pour réaliser cet objectif, plusieurs options s’offrent au groupe de Boston basé depuis de nombreuses années à Los Angeles: "On cherche à écrire des morceaux gratifiants à différents degrés. Ils doivent être intéressants sur le plan de la composition, proposer un défi au niveau de l’exécution et représenter une évolution en termes de style, car on essaie de ne pas se répéter d’album en album. Pour immerger l’auditeur dans un univers particulier, je me sers également des textes, qui stimulent l’imaginaire", énumère le guitariste et chanteur Aaron Turner. Pour renforcer cette impression d’univers intimiste, Isis s’efforce aussi d’écrire des morceaux qui, une fois additionnés, forment un tout cohérent.
En ce qui concerne les thèmes abordés sur Wavering Radiant, Aaron avoue qu’il a choisi de ne pas en discuter avec les journalistes: "Je me suis rendu compte que plus j’expliquais le sens de mes textes, moins je me sentais connecté à eux. Je préfère donc ne plus en parler. Cela dit, je crois que ce n’est pas mauvais de laisser dans l’ombre certains aspects de l’album. Ça oblige les auditeurs à être plus attentifs à la musique s’ils tiennent à déchiffrer les paroles." En effet, pour Isis, la musique n’a jamais été utilisée comme véhicule pour raconter une histoire: "Elle raconte une histoire en elle-même, et les textes sont là pour la renforcer. Avant d’être un chanteur et un parolier, je me considère comme un musicien", souligne celui qui est également fondateur du label Hydra Head (Pelican, Jesu, Khanate, etc.).
Après que le groupe eut reçu la visite du bassiste de Tool, Justin Chancellor, sur l’album Panopticon (2004), c’est au tour du guitariste Adam Jones de mettre du piquant sur Wavering Radiant. Il joue de la guitare dans Hall of the Dead et des claviers dans la pièce-titre. "C’est son idée, explique Aaron. On voulait qu’il joue avec nous lors d’un concert, mais ça ne s’est jamais concrétisé. Quand il a relancé l’idée, on s’apprêtait à entrer en studio. Lorsqu’on invite un musicien à venir jouer sur un de nos albums, il doit répondre à deux critères: avoir les mêmes aspirations musicales que nous et proposer du matériel qui convient à notre style. On savait que notre collaboration serait fructueuse", note le guitariste du groupe qualifié de post-métal, qui a déjà joué en première partie de Tool lors de la tournée pour l’album 10 000 Days.
Comme bien d’autres formations, Isis embrasse les nouvelles technologies pour vendre sa musique. Ainsi, quelques semaines avant sa parution, on pouvait entendre Wavering Radiant sur la page MySpace du groupe: "On joue le jeu en permettant au public d’entendre notre musique avant de l’acheter, mais à nos yeux, l’expérience n’est pas complète tant qu’on n’a pas entre les mains une copie du disque avec sa pochette. Néanmoins, on fait de la musique dans le but de la partager, et si Internet peut nous aider à rejoindre les gens, tant mieux."
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