Les Fatals Picards : Envers et contre tous
Musique

Les Fatals Picards : Envers et contre tous

Les Fatals Picards se pointent au Québec pour la toute première fois et nous présentent leur dernier album Le Sens de la gravité. Un groupe qui fait de la liberté de parole un dogme.

Pour plusieurs, ce sera une découverte. Le groupe rock Les Fatals Picards, qui cultive un humour caustique, sera en visite chez nous pour la toute première fois, dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac, avec son cinquième album intitulé Le Sens de la gravité. Un disque que le guitariste Laurent Honel décrit comme étant le plus représentatif du groupe et de la chimie actuelle qui y règne. Paul Léger a remplacé le chanteur Yves Callot (membre fondateur) il y a deux ans, et cette nouvelle mouture du quatuor, complété par Jean-Marc Sauvagnargues (batterie) et Yves Giraud (basse), semble vouloir demeurer stable pour un bon moment.

"Traverser l’Atlantique, ça va nous faire du bien, indique Laurent Honel. Et musicalement, on est déjà très attachés au Québec. On connaît beaucoup de groupes de chez vous qu’on a rencontrés en France. On a déjà joué avec Mes Aïeux, Les Cowboys Fringants et Les Trois Accords, par exemple. Et puis, on vous connaît aussi par ce que j’appellerais "le côté obscur de la variété française" qui, bien entendu, nous touche beaucoup moins… Mais Gilles Vigneault et Robert Charlebois, ça on connaît et on a toujours apprécié."

Leur précédent album, Pamplemousse mécanique, s’est écoulé à plus de 70 000 exemplaires en France. Une performance exceptionnelle pour une formation indépendante qui ne donne pas dans la rengaine populaire et s’inspire de la plume de Renaud. Des ventes qui s’expliquent par une participation au concours Eurovision en 2007, où le groupe a défendu les couleurs de la France avec sa chanson L’Amour à la française. "Ouais, Eurovision! Sur le plan personnel, c’était très enrichissant. Mais bon, il faut admettre que le concours lui-même a une connotation un peu ringarde. Par contre, c’est ça qui nous a permis de toucher un large public. On a toujours été un groupe un peu underground chez nous. Avec cette participation, on a pu être invités à des émissions de télé qu’on n’aurait pas faites en temps normal. C’était donc très positif en termes de notoriété, mais on a quand même pris la chose à la légère. Eurovision, ça reste le concours qu’on regardait quand on était gamins. D’y participer, ça nous a bien fait rigoler."

Surtout que le principal auteur du groupe a la plume un peu virulente dès qu’il aborde l’industrie de la musique en général. Et pas seulement l’industrie. Quelques artistes ont aussi passé dans le collimateur des Fatals Picards. Avec la chanson Bernard Lavilliers, ils ont frappé dans le mille et se sont même fait un nouvel admirateur en l’artiste du même nom. "Non seulement il a collaboré à la vidéo, mais il a beaucoup apprécié, s’étonne encore Laurent Honel. Il a bien vu qu’on respectait son travail et qu’on était des fans de sa musique. On se moquait surtout de son côté aventurier. Bernard Lavilliers, il va venir à Montréal et il est capable de vous dire qu’il a tué un caribou à mains nues. Ensuite, que les plaines d’Abraham, c’est lui qui a défriché tout ça à lui tout seul. Il est comme ça. Mais comme artiste, c’est un grand poète. Qu’il participe à l’enregistrement de la vidéo, ça nous a agréablement surpris."

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