Alfa Rococo : Épopée pop
Alfa Rococo récoltait au dernier Gala de l’ADISQ les fruits d’un travail soutenu. Bilan d’un bien joli parcours avec David Bussières, moitié alfa du pétillant duo pop.
Marie Hélène Poitras
Photo : Marianne Larochelle
Au Gala de l’ADISQ, Justine Laberge et David Bussières ont remporté deux des quatre statuettes pour lesquelles ils étaient en nomination, et non les moindres: Révélation de l’année et, surtout, Album pop, devant de grosses pointures telles que Pierre Lapointe, Gregory Charles, Isabelle Boulay et Catherine Major. Deux prix significatifs, témoins d’une ascension graduelle. En général, on ne s’attend pas à ce qu’un groupe gagne dans ces deux catégories la même année!
Jusqu’ici, tous deux n’étaient pas étrangers au domaine de la musique: David a été de la tournée Dralion du Cirque du Soleil, il a joué avec André, DobaCaracol et au sein d’un précédent groupe instrumental nommé Ipso Facto. Quant à Justine, elle a prêté sa voix juste et claire au monde de la pub et accompagné Ève Cournoyer. Mais décrocher le premier rôle, être placé directement sous le spot et fouler le tapis rouge, c’est une autre paire de manches. "C’est l’étape qui a été la pente la plus raide pour nous. On a commencé en faisant des shows de 15-20 minutes dans de petits endroits, des premières parties, jamais plus, avant de donner notre premier gros show en salle. Ç’a été graduel, alors on a eu le temps de s’adapter à la situation."
On aime, chez Alfa Rococo, cet air agréablement surpris qu’ils arborent. On les sent humbles et travaillants, pop stars zen prêtes à embrasser la vague, pas le genre à se la jouer. "Ce qui change le plus, c’est le regard que les autres portent sur toi. Je pense que c’est en devenant trop conscients de ce regard que certains artistes finissent par changer et se prendre pour d’autres… La réalité, c’est qu’on reste dans un trois et demi, qu’on n’a toujours pas de char et que notre train de vie est le même qu’avant."
Deux Félix et 21 000 albums écoulés plus tard, le duo constate avec plaisir que Lever l’ancre dispose d’une seconde vie. "Notre tournée est loin d’être terminée, on a des shows de "bookés" jusqu’à l’automne prochain et ensuite on prévoit aller faire un tour en France. Les prix remportés à l’ADISQ ont agi comme un tremplin pour nous. On en profite, il y a de plus en plus de monde dans les salles, récemment c’était plein partout… On laisse l’album vivre sa vie."
À écouter si vous aimez /
Jean Leloup, Stefie Shock, DobaCaracol