Cali : La torche humaine
Cali revient enflammer le Québec dans une mini-tournée acoustique avec ses hymnes comme 1000 coeurs debout, C’est quand le bonheur? et autres chansons d’espoir.
Il faut vivre cette expérience au moins une fois. Voir Cali en spectacle, c’est une décharge électrique. Le chanteur se mue en torche humaine dès qu’il monte sur les planches. Il entre en courant, incite le public à hurler, à danser, à chanter. Et on le suit, bien volontiers. Sur le DVD 1000 coeurs debout – Live qui vient de sortir, on peut se refaire son cinéma, se repasser Cali en torche humaine, en manipulateur de foule. Car peu importe où il passe, l’artiste nous refait le même jeu, précis, dynamité.
Joint au téléphone en Bretagne, juste avant un spectacle, Cali répond simplement aux questions, sans se presser. Il prend même le temps de prévenir celle qu’on devine sa fille avant de débuter: "Attends, ma puce, je fais une interview. Oui… La semaine prochaine, on fait quelques dates autour de Perpignan, ma ville natale. Puis on arrive au Québec. Chaque spectacle est différent, selon le lieu, l’énergie que le public nous renvoie. Je le ressens encore plus avec cette tournée acoustique (un piano, deux cuivres), car tout est sur le fil. Parfois, on est plus fatigués, on a appris de mauvaises nouvelles, alors il y a plus de mélancolie dans le concert." Si les chansons de Cali sont parfois mélancoliques, chaque représentation est plutôt une fête.
Lorsqu’on lui dit que les journalistes qui l’ont vu sur scène le décrivent, avec bienveillance, comme un manipulateur de foule ou un dictateur, il rigole en répondant: "Pas un dictateur, s’il vous plaît! C’est terrible! Non, c’est plutôt un ballet qui se joue à deux. On fait l’amour, quoi! Je ne suis pas manipulateur, mais comme le public je suis plutôt dicté par mon instinct. Mais c’est vrai que je me donne à fond, comme si c’était le dernier concert. Je ne peux pas supporter de rentrer dans les loges avec encore de l’énergie. Il faut tout cramer sur scène. Et c’est aussi ce que je demande aux gens."
L’approche n’est pas tout à fait la même lorsque Cali est en studio: "Ce que j’aime faire, pour les disques, c’est de donner les clefs à un réalisateur artistique. Pour L’Espoir, le dernier, c’était avec Scott Colburn, qui a travaillé sur Neon Bible d’Arcade Fire. J’écris la musique et les paroles et ensuite c’est lui le chef d’orchestre qui nous emmène sur ses chemins. On partage beaucoup de choses. Je choisis les musiciens pour leur talent, pour leur âme, afin qu’ils donnent tout."
Il est comme ça, Cali, romantique et égalitaire. Il ne se met pas au-dessus des gens. Il n’y a qu’à regarder les documentaires des bonus de son DVD. On le voit participer à des fêtes de village, jouer au rugby avec des potes: "J’habite un petit village. Le rugby, c’est l’amitié. Je ne vois pas pourquoi je me couperais des gens. Au contraire, quand on vit des choses assez folles, quand on fait des festivals devant 60 000 personnes, on a à un moment besoin d’être dans la vraie vie", affirme-t-il en riant doucement.
On a également pu voir le chanteur sur nos écrans de cinéma cet hiver puisqu’il a joué dans Magique, film en partie tourné au Québec et pour lequel il a également composé la trame sonore: "On est restés deux mois à tourner dans les Laurentides avec des gens formidables. Le réalisateur me parlait des images qu’il avait dans sa tête et moi j’écrivais la musique. Une expérience émouvante et enrichissante." Il y chante entre autres Je me sens belle en duo avec une actrice du film, Marie Gillain. Une chanson du disque L’Espoir (tout comme 1000 coeurs debout, générique de la dernière Star Académie québécoise), qui servira de base à cette tournée avant un repos bien mérité. Le manège de Cali, commencé en 2003 avec L’Amour parfait, tourne sans arrêt depuis.
À écouter si vous aimez /
Dionysos, Jacques Brel, Arcade Fire