Rise Against : Toujours au front
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Rise Against : Toujours au front

Rise Against s’élève encore contre l’injustice et mène un combat sans relâche à coups de riffs bien sentis. La lutte continue.

Rise Against en est à sa 10e année d’existence, et la route doit représenter au moins la moitié de son agenda tellement la formation tourne de manière continue à travers le monde. Avec son cinquième album, intitulé Appeal to Reason, les choses n’ont pas changé. La voici à nouveau plongée dans une tournée de six mois. Au menu, le continent américain et l’Europe, qu’elle visitera de fond en comble. "Je te dirais qu’on commence à être habitués", indique Joe Principe, bassiste et membre fondateur du groupe avec le chanteur Tim Mcllrath. "On a toujours monté des tournées assez concentrées. Ça représente six mois et c’est en bloc. Ça peut paraître intense, mais on aime bien avoir un agenda chargé et assez serré. Et c’est tout de même bénéfique pour nous de se tenir occupés. Ce n’est rien de nouveau maintenant, on sait à quoi s’attendre sur la route."

Toujours aussi engagée et revendicatrice, la formation punk hardcore de Chicago ne se gêne pas pour assumer ses convictions. La matière brute de cette dernière production est éloquente. L’environnement, les inégalités sociales, et bien entendu la guerre en Irak, font partie des sujets qui sont passés à la loupe de Rise Against. Et la chanson Hero of War semble être le plaidoyer dont Joe Principe est le plus fier.

"Il n’y a pas beaucoup de groupes de musique qui se penchent sur cette facette de la guerre, remarque le musicien. Très souvent, les artistes se prononcent tout simplement contre la guerre et militent par la suite pour faire passer leur message. Mais on fait alors abstraction de la réalité de ces jeunes soldats qui se sont enrôlés et qui n’ont tout simplement pas le choix d’aller au front. Personne ne s’attarde vraiment à leur vie personnelle et à la façon dont cette expérience peut les affecter. Ils ne sont pas là-bas pour avoir du bon temps. C’est un stress énorme et, d’une manière ou d’une autre, ils seront forcés de poser une action avec laquelle ils ne seront pas d’accord. C’est gens-là seront marqués à vie, et c’est ça le côté pervers de la guerre pour un pays. C’est ça qu’on voulait exposer dans cette chanson."

Alors qu’il tente de s’expliquer ce drame, le musicien semble tout de même inspiré par l’élection de Barack Obama, le citoyen le plus célèbre de Chicago. On peut facilement s’imaginer les deux membres fondateurs du groupe en train de célébrer dans leur ville natale la victoire du candidat démocrate. "Non, malheureusement. Nous étions en tournée, comme d’habitude! Mais nous étions très excités par cette victoire. Les choses ne changeront pas du jour au lendemain, c’est sûr. Mais déjà, on voit une différence. Dès sa première journée en fonction, on a été en mesure de constater que c’est un homme de convictions et d’action. D’avoir un président qui est en mesure de s’exprimer correctement en anglais, ça aussi, c’est un soulagement énorme. Avec Bush, c’était très embarrassant pour les Américains. Même en tournée à l’extérieur du pays, on pouvait sentir que notre image était pour le moins éprouvée."

À écouter si vous aimez /
Finger Eleven, Bad Religion et Billy Talent