Valérie Milot : 98e Prix d’Europe
Le Prix d’Europe contribuait l’année dernière à mettre la carrière de Valérie Milot sur les rails. Il est de retour cette semaine, et elle remplit toujours son agenda.
Parmi les différents prix remis en musique au Québec, le Prix d’Europe, né en 1911, est le doyen et, certes, l’un des plus prestigieux. C’est le vendredi 12 juin que se termineront les épreuves, avec quatre concurrents entendus entre 14h et 18h à la Chapelle historique du Bon-Pasteur. C’est donc le lendemain, samedi, que l’on connaîtra le ou la récipiendaire du Prix d’Europe 2009, décerné lors d’un concert-gala qui nous permettra d’entendre la gagnante de l’année dernière, Valérie Milot. Première harpiste à remporter le prix depuis sa création, elle sortait en avril dernier du Conservatoire de musique de Trois-Rivières. Si le Prix d’Europe permettait autrefois à ses lauréats d’aller poursuivre leurs études… en Europe, les choses ont évolué, et c’est à New York que Valérie Milot se perfectionne maintenant auprès de Rita Costanzi.
Si le Prix d’Europe est venu confirmer ce qu’avaient déjà annoncé des prix de l’American Harp Society (2005) ou du Concours OSM Standard Life (2007), d’autres récompenses, et pas des moindres, se sont encore ajoutées au C.V. de la musicienne par la suite: le Prix pour la meilleure interprétation d’une oeuvre contemporaine (pour Tanzmusik de Glenn Buhr) au Concours international de harpe de la Cité des Arts de Paris (2008), le prix Jeune Soliste 2009 des Radios francophones publiques, et enfin, Découverte de l’année au prix Opus 2007-2008 (avec résidence d’un an à Espace Musique). Pas étonnant que la harpiste soit occupée durant l’été qui vient! "Je me produis selon trois formules différentes, explique-t-elle. La plupart du temps, je suis en solo, comme au Festival de Lanaudière (30 juillet), mais je joue aussi en quintette, avec le Quatuor Claudel-Canimex (Festival de musique de West Brome [27 et 28 juin]), et en duo avec mon conjoint, le violoniste Antoine Barei (Festival Boré-Art le 20 juin)."
Dans son récital solo, Valérie Milot interprète des oeuvres méconnues du répertoire français et quelques pièces modernes, dont l’une est une commande passée à son ancienne professeure, Caroline Lizotte, l’une des grandes harpistes de chez nous. "J’adore la musique contemporaine; c’est ce qui représente le plus grand défi et j’ai souvent l’impression que ça me pousse au bout de moi-même."
Au concert-gala du Prix d’Europe, on l’entendra jouer une transcription d’une pièce pour luth de Bach, une oeuvre de la harpiste française Henriette Renié, "et je vais terminer avec l’une de mes pièces préférées, Scintillation, de Carlos Salzedo. Elle m’a permis de remporter un prix en 2005 et, depuis, je la joue souvent, elle a beaucoup de succès". Peut-être qu’on la retrouvera sur le disque, pour l’instant à l’état de projet, qui devrait arriver d’ici un an. "Mon rêve, c’était de réussir à gagner ma vie en faisant des récitals solo et de la musique de chambre, mais je doutais un peu que ce soit possible… Depuis un an, je crois que ça l’est devenu! Pour le moment, ça va très bien et je prévois déjà des concerts en 2011, alors j’espère que ça va continuer!" On le lui souhaite.