Bonjour Brumaire : Racines carrées
Cette année, la formation Bonjour Brumaire fêtera la Fête nationale en Outaouais, fière de représenter le Québec de 2009: ouvert, pluriculturel et bigarré.
Joint par téléphone dans sa chambre d’hôtel de l’arrondissement d’Orléans, en bordure de la Loire en plein centre de la France, Youri Zaragoza, leader de Bonjour Brumaire, semble fébrile. Fébrile de pouvoir terminer le lendemain sa tournée européenne inaugurale en première partie du Pascale Picard Band. Fébrile aussi à l’idée de fêter sur scène la Fête nationale, invitation qui lui semble toujours, à quelques jours des célébrations, aussi joyeuse qu’inusitée. "Pour un groupe qui est jeune comme nous, je trouve ça vraiment cool! C’est à l’image même du Québec: une province, une nation en constant changement qui est ouverte et qui, en même temps, peut être traditionnelle. C’est génial! Ça signifie beaucoup, puisque nous sommes tous d’origines très différentes." Par origines différentes, il entend: un Québécois anglophone (Nathan Howard, guitare), deux Québécois francophones (Mathieu Dumontier, basse et François Lessard, batterie), une Suisse qui habite au Québec (Karine Novelle, claviers) et lui-même, au chant, un Français qui a également pris le Québec comme port d’attache. C’est la musique elle-même qui incarne le mieux ces diversités culturelles, notamment sur le premier album de 2008, De la nature et des foules, mais cet hétéroclisme sera également au coeur du nouveau matériel que Bonjour Brumaire proposera fin 2009, début 2010. "On a tous des influences différentes dans le groupe, et c’est une des raisons pour lesquelles on est toujours ensemble, explique Zaragoza. On ignore tout des racines musicales des uns et des autres, ça rend l’expérience d’écriture excitante. Si on devait partir d’une base, pour le nouvel album, ce serait le premier. On essaie de considérer que c’est un carré. On poussera tous les côtés du carré le plus loin possible. Le côté pop sera encore plus pop. Le côté rock-progressif sera poussé un peu plus loin; même chose question tempo et paroles. Ça nous permet de nous renouveler." D’ici l’entrée en studio, prévue pour août prochain, plusieurs spectacles en sol québécois sont à l’horaire, question de roder ces nouvelles compositions et de continuer à faire connaissance. "Ça fait seulement deux ans qu’on est ensemble. Nous avons tous des racines et des accents distincts, des histoires disparates. Que ce soit en avion, en train ou dans les salles, nous apprenons à vivre les uns avec les autres, et non les uns sur les autres!" conclut Zaragoza en riant.
À écouter si vous aimez / Malajube, Pierre Lapointe, Coeur de pirate