Antoine Corriveau : Quelque part ailleurs
Déménagé depuis peu à Montréal, Antoine Corriveau revient à Trois-Rivières avec son band le temps d’un concert intimiste au Zénob.
Comme plusieurs musiciens de Trois-Rivières avant lui, Antoine Corriveau a quitté la région dernièrement pour aller s’installer à Montréal. Or, ce n’est pas vraiment par ambition professionnelle que l’auteur-compositeur-interprète s’est exilé. "En fait, quand j’ai décidé de partir à Montréal, je n’avais pas tant de plans que ça, assure Antoine. J’ai toujours aimé Montréal et j’ai souvent eu envie d’y vivre, alors je l’ai fait, tout simplement. Ça fait maintenant un an et musicalement, mes projets ont beaucoup avancé. Je ne pense pas que ce soit tant la ville que les rencontres que j’y ai faites. J’ai trouvé à Montréal un band avec qui le courant passe bien autant sur le plan musical que sur le plan humain. C’est important pour moi."
Dans ce band, qu’on pourra découvrir lors du passage d’Antoine au FestiVoix, on trouve Stéphane Beauchemin à la guitare et aux "effets spéciaux", Sylvain Lemire à la batterie, ainsi que nulle autre qu’Émilie Proulx à la basse et aux choeurs. Ces derniers lui prêtent aussi main-forte en studio, où il travaille présentement sur de nouvelles chansons. "J’avais très hâte de me retrouver en studio avec mes nouveaux musiciens. Le son a beaucoup évolué avec eux et je voulais avoir des enregistrements représentatifs de ma formule actuelle. Le projet en ce moment n’est pas tant de sortir un disque que de prendre le temps, sans aucune date limite, de faire les choses comme il faut avec trois ou quatre chansons. Et après, je souhaite les présenter aux maisons de disques pour avoir du soutien pour la création d’un vrai premier album complet."
S’il n’a pas encore fait paraître de long jeu, Antoine a toutefois déjà deux EP à son actif. Le plus récent, Ni vu ni connu, a été lancé en janvier dernier sur son site Web (www.antoinecorriveau.com), où il est possible de le télécharger gratuitement. "C’est un projet qui a été fait de façon très impulsive, se rappelle le musicien. Peu après l’enregistrement d’Entre quatre murs, j’ai rapidement trouvé que j’aurais vraiment pu faire mieux et qu’on avait fait tout ça trop vite, en se mettant des deadlines qui ne nous ont pas servis."
"J’ai écouté les chansons de Ni vu ni connu pendant un an et j’ai continué à les apprécier, alors j’ai décidé de les partager. Internet était simplement le moyen le moins coûteux et le plus facile pour moi de le faire. Beaucoup de gens m’en parlent et la réaction semble meilleure que pour Entre quatre murs. Ce qui est ironique quand on y pense, c’est que les chansons de Ni vu ni connu ont toutes été enregistrées avec le micro cheap implanté dans mon ordinateur portable. Comme quoi des fois…"
Souvent comparé à Navet Confit, Carl-Éric Hudon, Le Husky et à d’autres artistes de cet acabit, Corriveau n’est pas trop sûr de s’inscrire vraiment dans le même courant qu’eux. "J’ai toujours eu du mal à me positionner. C’était la même chose quand j’étais à Trois-Rivières. Je me suis toujours trouvé pas assez folk pour me revendiquer de la scène country-folk, pas assez rock pour me revendiquer de la scène indie-rock et pas assez pop pour me prendre pour un chanteur à voix. J’ai rencontré ces gens, je respecte et aime leur travail. Je ne sais pas si j’ai tant en commun avec eux musicalement, même si je prends ces comparaisons comme des compliments."
À écouter si vous aimez /
Jean Leloup, Le Husky, Carl-Éric Hudon