The Bug : Bibitte dub
The Bug refaçonne le dub. Ce n’est plus une musique, c’est une philosophie.
Kevin Martin est l’homme qui sévit derrière le pseudo The Bug. Peut-être légèrement schizo, c’est aussi lui qui se cache derrière God, Techno Animal, Ice, Curse of the Golden Vampire et Pressure, entre autres. Tous ces noms d’artiste lui permettent en fait de laisser libre cours à ses délires et expérimentations sonores. Dans sa marmite, il mélange depuis le début des années 90 des éléments de musique dub, jazzcore, hip-hop et illbient, industrielle, drum’n’bass et électro.
On doit à Kevin Martin, aussi journaliste musical à ses heures, les fameuses compilations Macro Dub Infection qui, à leur parution au milieu des années 90, propulsaient déjà la musique dub dans le 21e siècle, en phase avec les nouveaux courants musicaux et non une copie de ce que faisaient les maîtres jamaïcains tels que King Tubby, Lee "Scratch" Perry, King Jammy ou Scientist durant les années 70.
Mais qu’est-ce que le dub pour ce spécialiste en la matière? "Le dub, pour moi, est une philosophie de vie. J’aime l’idée derrière le dub, tout comme la façon d’aborder le dub. J’aime l’idée que le dub réarrange et reséquence les souvenirs, les pensées et les philosophies. Je crois que le dub, en ce qui a trait à la méthodologie et à sa façon d’aborder la musique, correspond aussi à une certaine façon d’aborder la vie, tu vois?" Non, on ne voit pas vraiment mais c’est bien dit… "Je ne suis peut-être pas cohérent, sans doute parce que je suis un putain de Gémeaux, avertit The Bug. J’aime l’idée d’utiliser le dub comme… heu… un filtre de vie. C’est une approche dynamique de la vie, et non le simple fait d’ajouter du reverb et du delay. Pour moi, il n’y a pas que la musique. William Burroughs avait une manière dub d’aborder la littérature, tout comme certains peintres ou cinéastes. C’est une façon de voir les choses et de penser, bien plus qu’un simple gimmick."
Pour son troisième passage à Montréal en moins d’un an et demi, The Bug ne viendra pas avec Warrior Queen mais plutôt avec Daddy Freddie et encore une fois Flow Dan. "C’est une belle combinaison. Daddy Freddie est plus une légende old-school, plus dancehall, alors que Flow Dan est plus méchant au micro, bien à l’aise avec le dubstep ou des sonorités plus contemporaines, mais pas avec le raggamuffin. Ce sera une suite de ce que je faisais. L’approche sera similaire, c’est-à-dire comme un sound system devenu fou."
À écouter si vous aimez /
Bill Laswell, Wordsound, Zion Train