Miles From India : Slumdog Miles
Musique

Miles From India : Slumdog Miles

Miles From India? Un pari fou. Un des disques les plus ambitieux et les plus réussis de l’année 2008. Enregistré entre l’Inde et les États-Unis, cette hallucination auditive à géométrie variable arrive enfin chez nous.

Le saxophoniste Bob Belden a tout arrangé en jazz: Puccini, Prince, Sting et les Beatles, en vrac. Nommé aux Grammys, son disque avec le trompettiste Tim Hagans, inspiré de la phase électrique de Miles Davis, est l’enregistrement de leur concert au Gésù, il y a dix ans, pendant le FIJM. Responsable d’une réédition de On The Corner chez Columbia, l’Américain discute avec son ami Yusef Ghandi, de Time Square Records, et mentionne comment Miles avait travaillé avec des musiciens indiens. "J’ai cette idée depuis des années, lui dit Gandhi, de réunir la crème du jazz américain avec des musiciens méconnus de mon pays." C’est ainsi que Belden se retrouve dans une chambre d’hôtel à Mumbai, la ville de Slumdog Millionaire, et passe dix jours à enregistrer des ambiances musicales avec une série de virtuoses inconnus.

"Je ne pense pas que Miles ait une si grande influence sur les musiciens de l’Inde. Tu peux être docteur chez toi et simple infirmier dans un autre pays, blague-t-il, mais je suis sûr qu’il aurait trippé sur cette idée. Il était ouvert. Peut-être qu’il s’en foutrait un peu, car c’est juste l’évolution d’une idée qu’il avait eue, il y a 50 ans. Mais aucun de ses ex-partenaires n’aurait joué dans ce projet s’ils ne croyaient pas la chose vraie et viable."

Ça va être une grosse livraison. La plupart des poids lourds réunis sur le fabuleux double compact Miles From India seront sur la scène du Théâtre Maisonneuve à Montréal pour ce concert unique. Quatorze en tout. Sept contre sept. Les Occidentaux (pour la plupart, des ex-recrues du Prince des Ténèbres) amènent, entre autres, batterie, claviers et cuivres. Les musiciens de l’Inde, eux, apportent tout leur bataclan: sitar, tablas, mandolines, flûtes et voix. Une seule surprise de taille? Outre la présence de Darryl Jones des Rolling Stones? Wallace Rooney, le trompettiste vedette de l’enregistrement, a cédé la place à une autre star de l’instrument: l’imposant Nicholas Payton, un défenseur de la tradition Nouvelle Orléans, que l’on imagine peut-être mal dans le funk déjanté de Miles Runs The Voodoo Down.

"Nicholas Payton? s’insurge Gelden. J’ai réalisé son dernier album. Il est fou, ce mec! Ça n’a rien à voir avec de la vieille musique. Dans sa famille, ce sont des musiciens de haut niveau. Ils veulent jouer et ils en mangent!"

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Miles Davis, Wallace Rooney, John Mc Laughlin