Sergent Garcia : Gare à Garcia!
Musique

Sergent Garcia : Gare à Garcia!

Le Sergent Garcia a pris du galon en ajoutant un peu de picante à sa salsamuffin contagieuse.

De ses années passées à malmener sa six cordes au sein de la populaire formation punk rigolote Ludwig Von 88, le Sergent Bruno Garcia n’a pas gardé grand-chose hormis l’énergie et la fougue. En fait, il est plutôt retourné à ses racines hispaniques, comme quelques-uns des ex-Mano Negra qu’il a côtoyés durant ses années punk, Manu Chao et Thomas Darnal (P18) en tête.

Ainsi, le grand public a découvert le guitariste et désormais chanteur avec le deuxième album du Sergent Garcia, le populaire Un Poquito Quema’o, paru en 1999. Ce disque révélait un musicien et un groupe – Locos del Barrio – explosifs et festifs, qui mordaient à pleines dents dans le reggae-dancehall, la salsa et quelques autres rythmes latins. "Les concerts qu’on effectue en Amérique du Nord soulignent la fin de la tournée entamée avec la sortie de mon dernier album, Mascaras, qui est paru en France en 2006, mais qui n’est pas encore sorti dans certains pays comme le Canada et les États-Unis. C’est un album qui est plus urbain que le précédent, La Semilla Escondida. Donc, on a intégré plus de machines à notre son. Ça ressemble un peu plus à Un Poquito Quema’o: des ambiances différentes, des productions différentes et des musiciens différents. Il est toujours bien ancré dans la mouvance latine, mais peut-être un peu moins salsa", résume Bruno Garcia.

Si le son du Sergent et de sa nouvelle formation, le Colectivo Iyé Ifé, qui regroupe d’anciens membres des Locos del Barrio et d’autres musiciens, est un peu moins axé sur la salsa, le principal intéressé considère qu’il s’agit toujours de salsamuffin. "Le style salsamuffin, c’est à l’origine un pont entre les musiques jamaïcaines et Cuba. Mais là, par extension, la salsamuffin devient un pont entre toutes les musiques latines et le reggae. Par exemple, si on retrouve un peu moins de salsa, on a ajouté de la cumbia, ce qu’on n’avait jamais fait auparavant. On pourrait peut-être parler de cumbiamuffin pour être plus précis!"

"Je crois que la musique latine ne cesse de se régénérer en puisant dans ses racines tout en intégrant des éléments de différentes musiques, poursuit le Sergent. Je pratique ce mélange depuis plus de 10 ans parce que je suis fils d’immigrants espagnols. Et si on assiste aujourd’hui à tous ces croisements de musiques du monde avec des sons plus urbains comme le hip-hop, la techno ou le punk, c’est que ce sont tous ces enfants d’immigrants qui retournent aux sources en apportant avec eux leurs influences et, en parallèle, tu as tous ces jeunes des pays en voie de développement qui ont maintenant accès aux musiques occidentales et qui les intègrent à celles de leur pays. À mon avis, ce n’est que le début d’un formidable croisement!"

À écouter si vous aimez /
Manu Chao, P18, Los de Abajo