Audionaute : De Victo aux étoiles
Sur scène comme sur disque, la formation victoriavilloise Audionaute nous fait vibrer avec son rock planant.
Lorsqu’on pense à Victoriaville, c’est surtout la vision absurde qu’en ont véhiculée les membres des Chick’n Swell qui nous vient en tête. Au mieux, on se rappellera que c’est de là qu’est natif Dumas. Or, il s’avère qu’on y trouve aussi un grand nombre de groupes émergents, dont le plus prometteur est certainement Audionaute.
"La scène musicale victoriavilloise est assez discrète, malgré quelques belles initiatives pour tenter de la dynamiser, admet le bassiste Yan Chabot. Je pense entre autres à des concours comme Victoriaville en chansons, le défunt festival jeunesse ou la programmation culturelle de la ville, qui offrent la chance aux groupes locaux de se produire. Malgré cela, on entend parler de Victo beaucoup plus à cause de Dumas et des Chick’n Swell qu’à cause des nouveaux groupes. On va essayer de changer ça!"
Pour plusieurs, dont l’auteur de ces lignes, c’est grâce aux Mardis de la relève qu’Audionaute s’est imposé à l’attention. Pour les musiciens, cette expérience a aussi été très gratifiante. "C’est très plaisant de jouer devant des gens qui aiment découvrir de nouveaux groupes. Même s’ils ne connaissaient pas notre musique, ils ont bien réagi et embarqué dans notre univers. Par ailleurs, la qualité des groupes en finale était impressionnante. On était fiers de faire partie des trois finalistes."
Plus tôt cette année, Audionaute a fait paraître un album éponyme qui, bien qu’autoproduit, impressionne par sa qualité sonore. "Nous avons enregistré nos premières chansons avant même d’avoir joué en public, se rappelle Chabot. On voulait voir ce que ça donnerait et en même temps, c’était une espèce de cadeau qu’on s’offrait. Une fois qu’on a eu goûté au studio, on n’avait en tête que d’y retourner. Quatre sessions d’enregistrement, plusieurs heures de mixage et un an plus tard, on avait notre premier album entre les mains!"
Les arrangements de la musique d’Audionaute étant très riches, le processus de création a tout de même été complexe. "D’abord, les possibilités qu’offrent les effets pour guitares et les synthétiseurs sont infinies. Il faut donc chercher et essayer beaucoup avant de trouver le son qui fera en sorte que la chanson se démarque. Aussi, ce n’est pas évident de trouver des effets au goût du jour, mais qui seront encore appréciables dans quelques années. Nous avons essayé de rendre notre musique la plus intemporelle possible. Ensuite, il s’agissait d’une première expérience de studio pour tous les membres du groupe. À mesure que le projet avançait, nous nous sentions plus expérimentés, mais aussi beaucoup plus perfectionnistes."
Une grande attention a également été portée aux textes, ce qui, avouons-le, n’est pas toujours une priorité pour un grand nombre de musiciens. Audionaute a toutefois la chance d’avoir pas moins de trois auteurs dans ses rangs, soit Yan Chabot, le chanteur-guitariste Rémi Bergeron et le guitariste-claviériste Louis-Philippe Ferron (les autres membres du groupe sont le trompettiste-percussionniste Richard Garant et le batteur Guillaume Cyr). "Certains textes mettent en scène des personnages qui collent à nos expériences de vie, nos inquiétudes, nos frustrations et notre regard sur le monde, explique Yan. Les thèmes abordés sont donc variés. En général, on essaie de donner des pistes à l’auditeur sans trop être directs, question de laisser place à l’interprétation."
À court terme, le groupe espère trouver un distributeur afin que son album soit disponible partout (on ne peut pour l’instant se le procurer que lors des spectacles) et continuer de se produire sur scène régulièrement, non seulement dans la région, mais aussi ailleurs au Québec. Qui sait, Victoriaville sera peut-être bientôt synonyme d’Audionaute!
À écouter si vous aimez /
Daniel Bélanger, Karkwa, Dumas