Clément Jacques : Ange et démon
Clément Jacques se révèle sans pudeur et médite le lancement de son premier disque, Consumed and Guilty.
Signé sur Audiogram, Clément Jacques faisait paraître en février dernier Consumed and Guilty, un premier disque qui est pour lui un portrait révélateur d’une année de travail chargée où l’écriture est presque devenue une obsession. "C’est peut-être prétentieux, mais ce qui m’importait le plus, c’est que ces chansons soient franches et honnêtes. C’est important de se présenter tel qu’on est. C’est primordial aussi pour la scène."
La spontanéité est un mot qui revient sans cesse à l’esprit du chanteur. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’a été enregistré l’album, alors que l’artiste séjournait chez Éloi Painchaud, que l’on retrouve à la réalisation. "Mon réveille-matin, c’était Éloi, se rappelle-t-il. Il se pointait dans ma chambre vers 10h30 et me chantait You Shook Me All Night Long d’AC/DC avec une guitare acoustique et un pied sur le lit. Comment peux-tu ne pas être dedans après ça!? Ce gars-là, il a une énergie incroyable. Après un bon café, on prenait la peine de faire des covers et d’écouter des disques. Du vrai défrichage. Que ce soit Neil Young, Bruce Springsteen ou encore The Faces avec Rod Stewart… Même que la chanson Nothing’s Gonna Change en est directement inspirée. Cette pièce illustre bien notre méthode de travail. On s’est donné le temps d’avoir du fun avec les chansons."
C’est peut-être ce qui a mis la puce à l’oreille de sa compagnie de disques, cette faculté intrinsèque qui amène cet interprète à endosser sans détour sa musique. Dans le folk jusqu’au cou avec l’amour en toile de fond, Clément Jacques est l’archétype de l’éternel romantique et fait preuve d’un charisme qui semble faire l’unanimité. "Tu me parles de charisme, mais quand on interprète une chanson, on ne joue pas un personnage, indique-t-il. Ce n’est pas un exercice de détachement. On trouve son propre équilibre et c’est ça qui donne la vibe. On ne peut pas mentir là-dessus."
Face à lui-même, l’auteur s’est plongé dans un exercice introspectif, à la recherche de la rédemption. Une mise à nu accomplie en toute résilience et qui se dévoile sur une pièce comme Sad Song for Sad People, à titre d’exemple. Les références à Dieu sont présentes et l’auteur compose sans gêne avec cette sensibilité qui l’habite. "Il y a quelque chose de précieux dans l’image qu’on se fait du paradis. Il y a quelque chose de fort là-dedans… Je ne sais pas comment te l’expliquer. Il y a une inspiration qui est très forte lorsque tu regardes en haut et que tu t’adresses à plus grand que toi. Dieu, on peut l’appeler comme on veut. Ça n’a aucune importance. Tu as seulement l’impression qu’il y a quelqu’un en haut qui te regarde et qui t’accompagne. C’est du soul. C’est important d’avoir son repaire à soi. C’est une porte qui s’ouvre et tu te retrouves avec toi-même. Sans la musique, je ne pense pas que je serais aussi croyant."
À écouter si vous aimez /
Damien Rice, Jack Johnson, Jason Bajada