Julie Doiron : Ma petite Julie
Julie Doiron souligne l’ouverture du Festival Off de Québec avec deux concerts distincts. L’un acoustique et l’autre à l’image de la rockeuse qu’elle est aussi.
Nous l’avons jointe à Sackville, à quelques minutes de son Moncton natal au Nouveau-Brunswick. Un retour dans son patelin après plus deux années passées à Montréal. Avec ses trois enfants et à proximité des siens, la vie est maintenant plus douce, mais la route est toujours présente. Julie Doiron revient tout juste d’une tournée de six semaines sur la côte ouest, aux États-Unis et au Canada. Un périple qui a suivi la sortie de son album I Can Wonder What You Did with Your Day au mois de mars.
Avec Fred Squire (batterie) et Rich White (basse), l’ancienne bassiste et chanteuse du groupe Eric’s Trip (avec lequel elle remonte sur scène à l’occasion) a signé un huitième album au caractère folk qui rejoint l’esthétique rock d’une PJ Harvey. Pas pour rien qu’on la qualifie parfois de "reine de l’indie" sur le sol canadien. Une étiquette avec laquelle elle vit très bien et qui ne semble pas l’étouffer outre mesure. "J’ai fait des disques très calmes et intimes après la fin d’Eric’s Trip, se rappelle-t-elle. Je crois que c’est ce dont j’avais besoin à cette époque. Ce sont toujours des choix très instinctifs. Avec l’album Woke Myself Up, j’avais tout de même quelques craintes. C’était un nouveau départ pour moi et un nouveau son. I Can Wonder… s’inscrit en continuité. Avant sa sortie, sans vouloir y changer quoi que ce soit, je me suis donné le temps de l’écouter à plusieurs reprises et j’ai toujours eu le sentiment que j’allais très bien vivre avec."
Construits à partir de simples idées mélodiques, les arrangements ont vite pris un virage grunge. Une sonorité qui contraste par moments avec la voix singulière de l’interprète, qui s’est laissé influencer par ses premiers amours musicaux. "J’ai toujours aimé le rock et son côté énergique, précise-t-elle. Eric’s Trip, c’est demeuré une très belle expérience pour moi. À la fin de cette aventure, je ne voulais pas tenter de copier ce son avec d’autres musiciens. Mais lorsqu’on s’est remis à faire des spectacles ensemble, je crois que je me suis réconciliée avec cette facette rock de ma personnalité."
À écouter si vous aimez /
PJ Harvey, Sonic Youth et Cat Power