K’Naan : Surmonter la peur

K’Naan n’est pas passé inaperçu avec son dernier album, Troubadour. Celui pour qui les mots ne semblent plus avoir de secrets s’est offert une production à la hauteur de sa plume, qu’il s’est efforcé d’utiliser avec conviction et franchise. Malgré tout, l’artiste se surprend encore de constater que certaines personnes le trouvent parfois trop revendicateur. "C’est le genre d’individus qui pensent que je suis quelqu’un d’agressif, remarque-t-il. J’ai lu quelques critiques qui soulignaient que j’étais en colère! À mon avis, ces gens-là sont totalement dans l’erreur et ne comprendront jamais ce que je fais. Il n’y a aucune haine sur cet album."

Même le rappeur K-Os a nourri la polémique en ce qui concerne le Somalien d’origine né à Mogadiscio. Lorsque son précédent disque, The Dusty Foot Philosopher, est sorti en 2005, accompagné d’une vidéo tournée en Somalie pour présenter la chanson Soobax, le rappeur canadien a décidé de remettre en question les convictions de K’Naan en lui attribuant de mauvaises intentions, dont celle de se prétendre un sauveur tel Nelson Mandela. "Je crois que ceux qui aiment la musique, qui sortent du simple exercice du débat par exemple, ont parfaitement compris le message général que porte cet album, explique-t-il. Ils ont un esprit ouvert et constatent sans difficulté que, lorsque je traite d’un sujet précis, ma philosophie de vie est conforme à mes propos. Pour les autres, je crois que c’est trop compliqué pour eux de sortir de la simple polémique. Ils passent à côté."

Il faut dire que l’attitude de l’artiste est nourrie par un des membres de sa famille, à qui il voue une admiration sans bornes. Son grand-père Haji Mohamed, poète très connu en Somalie, demeure pour lui une grande inspiration. "Une chose en particulier qu’il m’a fait comprendre, c’est de vivre sans peur, confie-t-il. Cet homme, il a toujours écouté son coeur et il m’a toujours parlé avec honnêteté. C’est ce que j’essaie de faire."

En 2001, K’Naan est allé au bout de ses peurs en se présentant à l’ONU à New York pour y livrer un slam inspiré à l’occasion des célébrations du 50e anniversaire de l’organisation. Même Youssou N’Dour y était. "Ce dont je me souviens, c’est d’avoir considéré que tous ces gens réunis en face de moi étaient finalement très importants. Il y avait de quoi être nerveux! Le premier constat que j’ai fait à ce moment-là, c’est de me dire que c’était la fin d’une carrière qui venait à peine de commencer! Heureusement pour moi, le message a été bien reçu et j’ai pu continuer mon chemin."

Dans le cadre du Festival d’été de Québec
Le 14 juillet à 21h30
À la place D’Youville
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À écouter si vous aimez /
Bob Marley, Youssou N’Dour et K-Os