Les Trois Accords : La chaise musicale
Pour Les Trois Accords, l’été 2009 rime avec une demi-douzaine de concerts, un festival de la poutine, une toune de film et la mise en boîte d’un troisième album… Tout cela, un membre en moins!
La nouvelle a été révélée par un communiqué de presse mis en ligne sur son site. La formation drummondvilloise Les Trois Accords évoluerait désormais amputée d’un membre: Olivier Benoit ne sera plus la deuxième voix du band. Il ne se hasarde pas bien loin puisqu’il assurera dorénavant les fonctions de gérant. "L’annonce de son départ était une mauvaise nouvelle qui en contenait une bonne", convient le chanteur Simon Proulx, qui a maintenant l’impression d’être la voix dénudée du groupe. "On a fait notre premier spectacle sans Olivier, et c’est toute une adaptation. Il y a des tounes qu’on n’avait pas envie de faire tellement elles portent sa signature…"
Depuis le départ du précédent gérant à l’automne dernier, Olivier Benoit aurait naturellement pris les commandes et y aurait pris goût. Fin de l’histoire sans scandale! "On a toujours été les deux côte à côte, ajoute Simon, on avait formé le groupe comme ça! Faudra voir quelle dynamique ça aura sur scène: est-ce que les autres vont s’impliquer plus ou si je vais rester plus seul?"
Après la poutine
Trois années. C’est le chiffre qui correspond à la pause effectuée par le groupe depuis son dernier album, la mise sur pied d’un festival de la poutine dans son patelin s’étant avérée beaucoup plus exigeante que prévu. "Ce n’était pas volontaire, mais ça a fait du bien de prendre ça cool. Sur le plan créatif, ça nous a donné un souffle d’avoir un moment de répit", note-t-il.
Les livres comptables de la première édition du festival du plat québécois fétiche fermés (et totalisant 16 000 visiteurs), le band met quelques mois à pondre du matériel et donne un coup de fil au réalisateur Gus Van Go (ex-Me Mom and Morgentaler). "On avait fait les deux premiers albums avec Jérôme [Boisvert]. Pour le troisième, on a ouvert les portes en travaillant avec quelqu’un d’autre. On a très bien connecté avec Gus, qui comprenait bien là où on voulait aller."
Cette direction, Simon Proulx la décrit avec aplomb: "Tout le monde pense qu’on est un band de party, mais je n’ai pas cette impression à la réécoute des précédents albums. Cette fois, je voulais qu’on en soit un pour vrai! L’album renferme une énergie live, plus brute, avec des prises moins travaillées, un son riche tout en étant imparfait." La séance d’enregistrement de l’album prévu pour l’automne a pris fin il y a trois semaines. "Il y a un peu plus de soul dans cet album, renchérit Simon. L’interprétation est moins détachée. Ça reste absurde, on n’est pas capables de s’en défaire, mais c’est moins conceptuel que le dernier album, où on a vraiment poussé la note."
Alors qu’ils fignolaient leur galette entre New York (studio de Gus) et Montréal, Les Trois Accords se sont prêtés à un exercice stimulant: écrire la chanson du générique du film De père en flic d’Émile Gaudreault. "J’ai une relation plutôt cocasse avec mon père. Le petit côté absurde des Trois Accords vient beaucoup de lui. D’ailleurs, un des titres du premier album est de lui: une chanson stupide qu’il me chantait tout le temps… C’était une belle occasion de faire une toune sur la relation père-fils", atteste le chanteur qui signe le texte de Merci, c’est trop, où un fils relève que sa beauté vient de sa mère et son intelligence de son père, l’interlocuteur averti doutant de ladite intelligence léguée. À entendre dans un cinéma près de chez vous!
L’été Les Trois Accords culminera lors du deuxième Festival de la poutine les 4 et 5 septembre, avec Daniel Bélanger, Vulgaires Machins, Malajube et Coeur de Pirate au menu, juste à côté d’une variété de poutines québécoises!
À écouter si vous aimez / Mononc’ Serge, André, 3 Gars Su’l Sofa